Le « licenciement » du professeur De Braekeleer

Le « licenciement » du professeur De Braekeleer
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Quelqu’un peut-il taper sur l’épaule du ministre de l’Éducation et lui demander de lire cette chronique ? J’aimerais que Bernard Drainville comprenne à quel point les centres de services scolaires sont (parfois, souvent) des créatures complètement stupides.


Publié à 00h57

Mis à jour à 5h00

Déborah De Braekeleer est enseignante de 3e année à l’école primaire Saint-Thomas-d’Aquin, à Saint-Hyacinthe. Elle y enseigne depuis une décennie. D’après ce que j’ai pu recueillir, c’est une enseignante très appréciée de ses élèves et de son école.

Mmoi De Braekeleer a décidé de tenter sa chance à la téléréalité Survivant Québec, à Noovo. Par défi personnel. Nombreux sont ceux qui tentent leur chance, rares sont ceux qui sont choisis…

Elle a été choisie.

Elle a donc demandé un congé sans solde à son employeur, le centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe.

En même temps, Mmoi De Braekeleer a veillé à ce que ses élèves soient bien pris en charge : l’enseignante a elle-même recruté son remplaçant, un enseignant retraité qualifié.

Réponse du CSS de Saint-Hyacinthe : désolé, nous refusons votre congé. Il ne s’est pas écoulé un jour entre la demande de congé de l’enseignante De Braekeleer et le refus de son employeur.

Motif du refus : nous refusons toute demande de congé sans solde pour éviter de puiser dans notre vivier de remplaçants, que nous préférons conserver pour les arrêts maladie.

Très bien, plaida Mmoi De Braekeleer, mais j’ai déjà trouvé ma remplaçante, et elle ne fait pas partie du vivier habituel de remplaçants…

Rien ne s’est passé. Congé refusé.

Déborah De Braekeleer a décidé de défier son employeur tout en s’absentant du travail et en vivant avec les conséquences de sa décision. Elle se dit : j’aurai une note dans mon dossier, j’aurai des jours de suspension, j’assume…

Sauf que le CSS de Saint-Hyacinthe a décidé d’entamer la procédure de licenciement de son enseignante.

Et ce licenciement a été officialisé fin mars, par un vote serré au conseil d’administration : sept voix contre cinq.

Pour la gradation des sanctions, comme on dit dans le jargon des relations patronales, on reviendra : le CSS de Saint-Hyacinthe a lâché la bombe nucléaire d’emblée. Son bilan était pourtant impeccable.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Bernard Drainville, ministre de l’Éducation du Québec

Question au patron du CSS, M. Jean-Pierre Bédard : en quoi ça fait du bien pour les enfants en classe 3e année de l’école Saint-Thomas-d’Aquin pour licencier Mmoi De Braekeleer?

je pose aussi la question chef par M. Bédard, Bernard Drainville.

J’appuie sur pause ici.

Je sais ce que plusieurs lecteurs pensent de cette histoire, à ce stade de la chronique, notamment parce que le congé sans solde demandé par Déborah De Braekeleer était lié à sa participation à une émission de télévision qui n’est pas ma tasse de thé. thé.

On n’aime peut-être pas ce motif, on le trouve frivole. Nous pouvons.

Pour moi, le motif n’a pas d’importance. Qu’il s’agisse de marcher à Compostelle, de faire du bénévolat dans un orphelinat du tiers monde ou de prendre soin d’un proche malade, il existe toutes sortes de raisons pour lesquelles vous pourriez être amené un jour à demander un congé sans solde. .

L’expression le dit bien : « sans salaire », donc sans frais pour l’employeur.

Je souligne que Mmoi De Braekeleer n’a pas laissé ses étudiants en rade sauvage. Elle s’est assurée de trouver un remplaçant qualifié, une enseignante à la retraite expérimentée, à qui elle a légué tout le matériel à enseigner ainsi que les informations sur sa classe.

C’est aussi cette femme que le centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe a embauchée pour remplacer M.moi De Braekeleer !

Je fais ces précisions, je fais ce plaidoyer en faveur du professeur De Braekeleer. Ce faisant, je ne pense pas aux relations de travail du centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe, je ne pense pas à l’autorité patronale…

Je ne pense qu’aux élèves de la classe 3e année de l’école Saint-Thomas-d’Aquin, dont les parents montent au créneau⁠1 pour défendre le professeur De Braekeleer, ces élèves qui ont braillé en apprenant le licenciement de leur professeur…

Je ne vois pas en quoi renvoyer ce professeur à l’extérieur serait bon pour les élèves. Je ne pense ici qu’aux étudiants… Pas à la virilité managériale de la haute direction du CSS de Saint-Hyacinthe.

Le lecteur de bonne foi est bien entendu libre de voir les choses différemment.

J’en viens maintenant à la partie vraiment stupide de cette saga.

Déborah De Braekeleer a été licenciée pour insubordination. Elle a perdu sa titularisation, son ancienneté, elle ne sait pas ce qu’il adviendra de sa caisse de retraite, etc.

Le mot « licenciement » veut tout dire : vous êtes dehors, revenez !

Mais le centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe a également informé l’enseignante licenciée, ces derniers jours, qu’elle était toutefois libre de postuler de nouveau au CSS… pour être remplaçante !

Quel Mmoi De Braekeleer a décidé de le faire.

Et où le CSS de Saint-Hyacinthe a-t-il décidé d’affecter l’enseignant congédié à la fin mars ?

Insérez ici des roulements de tambour et une musique pleine de suspense, préparez-vous à entrer dans un brouillard de confusion…

Oui, à l’école Saint-Thomas-d’Aquin !

Oui, en 3e année !

Oui, dans son « ancienne » classe !

Bref, le CSS de Saint-Hyacinthe réembauche début avril une enseignante qu’il a congédiée fin mars. Je ne vais pas demander au DG Jean-Pierre Bédard d’expliquer ce paradoxe; il refuse les demandes d’entretien.

Mais je demande au ministre : cette histoire de réembauche est-elle logique ?

Les retours que je reçois vont dans ce sens : Déborah De Braekeleer revient enseigner par amour pour ses élèves, pour leur éviter d’avoir affaire à un remplaçant inconnu (le remplaçant qu’elle avait recruté est parti vendredi dernier).

Elle devrait être en classe ce lundi matin.

Je termine par deux observations…

L’une, une enseignante du Collège de Montréal, une école secondaire privée de Montréal, participe à Survivant Québec. Sa participation est célébrée au sein de l’école, qui lui a accordé un congé « radiothérapie »…

Deuxièmement, mémo pour les recrues enseignants en recherche d’emploi : il y a des centres de services scolaires qui ont du jugement et d’autres qui en ont moins…

À propos du CSS de Saint-Hyacinthe : vous êtes prévenus.

1. Écoutez Déborah De Braekeleer et les parents sur 98,5 FM

 
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