« le jeûne de la parole », ou les vertus d’une cure de silence

« le jeûne de la parole », ou les vertus d’une cure de silence
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(ETX Daily Up) – « La parole est d’argent mais le silence est d’or », dit le proverbe. Mais dans nos sociétés modernes, la parole occupe une place primordiale. C’est pourquoi certains tentent le « jeûne de la parole », sorte de « jeûne de la parole », pour bénéficier des nombreuses vertus du silence.

La chanteuse écossaise Lulu est l’une des partisans du « jeûne de la parole ». Elle a pris l’habitude de ne pas émettre le moindre bruit durant les heures précédant l’une de ses prestations sur scène. “[Ça m’aide] pour prendre soin de mon instrument vocal. Cela me permet de chanter”, a-t-elle déclaré au Guardian.

L’idée de s’isoler dans le silence, même pour quelques heures, peut paraître surprenante. Pour cause, le silence est devenu une denrée rare. Nous vivons dans un monde de plus en plus bruyant, sans forcément nous en rendre compte. Les périodes de confinement, mises en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19, ont sensibilisé les citadins aux nuisances sonores auxquelles ils sont exposés dans leur quotidien. Cependant, beaucoup de gens pensent qu’ils peuvent s’y habituer sans trop de dégâts.

Mais ce n’est pas le cas. Une exposition prolongée à des niveaux sonores élevés peut nuire à la santé physique et mentale. Outre la perte auditive, la pollution sonore peut favoriser l’apparition de maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle et infarctus du myocarde) et de troubles du sommeil. De plus, le bruit déclenche la sécrétion d’hormones comme l’adrénaline et le cortisol, ce qui perturbe l’organisme.

Le silence, ce grand allié pour la santé

À l’inverse, les neuroscientifiques ont découvert de nombreux avantages du silence. Le temps calme peut réduire la tension artérielle, la fréquence cardiaque et les niveaux d’hormones de stress. Une étude, publiée en 2013 dans la revue Brain Structure and Function, montrait que des souris adultes exposées à deux heures de silence par jour développaient de nouvelles cellules dans l’hippocampe, cette région du cerveau impliquée dans la mémorisation. Les rongeurs exposés au bruit n’ont pas vu leurs neurones se développer.

Si le silence offre tant de bienfaits, comment expliquer pourquoi certains le fuient ? En effet, l’absence de bruit peut être dérangeante, notamment pour les personnes anxieuses qui ont souvent besoin de stimulation pour calmer leurs peurs. La pollution sonore nous maintient en alerte, contrairement au vrai silence qui permet à notre cerveau et à notre corps de se régénérer. Mais ce processus de régénération implique une certaine forme de quiétude, qui peut s’avérer éprouvante.

Le professeur de psychologie américain Timothy Wilson et ses collègues de l’université de Virginie en ont eu la preuve en 2014, lorsqu’ils ont demandé à des volontaires de s’asseoir, sans rien faire, pendant une dizaine de minutes dans une pièce complètement vide. Les chercheurs leur ont fourni de petits appareils leur permettant de s’auto-infliger des microstimulations électriques, relativement indolores. Il est apparu qu’un grand nombre de participants se sont administrés au moins un choc électrique pour passer le temps et ne pas écouter leurs propres pensées.

Il faut s’entraîner à apprivoiser cette petite voix intérieure pour que les moments de silence ne soient plus vécus comme ennuyeux, mais comme un luxe que l’on s’offre. Le jeûne de la parole peut nous y aider, tout comme la méditation consciente, la marche silencieuse ou la visite de parcs tranquilles. Quelle que soit la méthode que vous choisissez, affronter le silence est une bonne chose.

 
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