Musique. MC Solaar, le magicien de la rime, revient en force en concert et sur disque

Musique. MC Solaar, le magicien de la rime, revient en force en concert et sur disque
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Décrypter ses textes avec lui est un régal. Car on replonge dans le labyrinthe de sa vie où Claude M’Barali – dit MC Solaar – puise, au gré de l’inspiration et du miracle des souvenirs qui reviennent, une foule d’éléments disparates, parfois improbables.

Dans On courtpar exemple, deuxième morceau de ce nouvel album, dans lequel il encourage les gens à bouger, il scande : « La vie est une Cheyenne comme Stella disait à Charleroi/ça veut dire qu’elle est belle quand on a l’arc et le carquois. » Cela peut se traduire par : la vie est belle quand on a les moyens de se défendre…

Mais si l’on veut comprendre pourquoi « Cheyenne » et pourquoi « Stella à Charleroi » ? « D’abord, quand je veux parler de société, je prends toujours le thème des Indiens depuis que j’ai lu un livre intitulé Le pénis sous clôture inaugure la culturepar Robert Dehoux… »

“Je n’écris pas à blanc”

Un incendie contre notre société évoquant notamment l’absurdité de l’idée de progrès. Quant à Stella, les fans de chansons alternatives se souviendront sans doute de ce groupe belge (Sttellla avec deux t et trois l…) à l’humour explosif. « En deuxième ou première année, j’ai acheté un de leurs albums, Il faut transformer l’Apache…dont l’un s’appelait Cheyenne de la vie. Je m’en suis souvenu. »

Solaar est en bonne forme. Des lueurs célestes commence par un exercice de style autour du son « ao ». Comme Oslo ou Étienne Daho, Macao ou Menthe à l’eau…

Le rappeur parle aussi de gens ordinaires qui manquent de soleil ou qui arrivent à se sublimer, comme cette serveuse et cet unijambiste qui deviennent des stars, dans Ils dancent, avec sa mélodie entraînante et son groove excitant. Dans Big Data, Il est inquiet : “ On n’est que des données en big data/Mami Wata, c’est une catastrophe « . Et sa comptine à la fin de l’album n’est pas spécialement destinée aux enfants.

Notre rendez-vous a lieu au Café Beaubourg, à Paris, avec vue sur le centre Pompidou. L’endroit le rend nostalgique.

Il raconte qu’à sa sortie du lycée, il est venu travailler ici, à la bibliothèque, niveau deux du centre culturel. Et il restait à traîner sur l’esplanade, véritable cour des miracles à l’époque où quelques personnages hauts en couleur le fascinaient.

S’il s’offre, comme il le dit lui-même, un accomplissement personnel sur La modernitéil se moque aussi de lui et de ses retours dans le passé : « Sous l’œil de Donnie Brasco et Julie Lescaut/Highlander, je frappe le Wilander/Marthe Villalonga, stop OK Boomer ! »

La musique derrière, avec son chant féminin, sa trompette et ses chœurs en espagnol, respire l’Amérique latine. « Tom Fire et Bambi Cruze m’ont donné un gros rythme. Et puis, ils ont ajouté des notes assez jazzy. C’est très dansant, le mélange de joie… »

Sur carpe Diemune ballade nostalgique, ici il commence à chanter, pour la première fois.

“Je veux encore des surprises”

La majorité des chansons font appel à différents compositeurs. C’est ainsi que MC Solaar a réveillé son inspiration, se retrouvant avec vingt et un titres terminés, lui qui n’en avait jamais eu d’avance.

«Je n’écris pas à blanc. Avec le compositeur, on se parle. Sa musique naîtra de la discussion. Parfois, cela commence simplement par quelques notes. Cela m’a fait du bien de travailler avec de nouveaux compositeurs, d’emprunter des chemins que je n’avais pas encore explorés, avec de nouvelles façons de travailler, des sons différents. »

Actuellement en tournée, il souhaite ” prends en ambiance » lors de ses concerts pour compléter les chapitres deux et trois du triptyque : « Je pourrais y réfléchir mais je veux quand même des surprises… »

Lumières célestes, Osmose inverse, PlayTwo, 7 titres, 19 min. La suite du triptyque est prévue pour juin et septembre. En concert Le 6 avril à Caen, le 7 à Nantes, le 11 au Mans, le 12 à Brest, le 13 à Saint-Malo, le 16 mai à La Roche/Yon, le 17 à Rennes, le 30 juin à Bobital (L’armure sonore), le 24 août à Château-Gontier (V&B Fest).

 
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