Certains classements reposent sur des critères purement objectifs. C’est par exemple le cas des 30 plus gros succès du box-office de 2024. Souvent, notamment en art, ils sont par nature subjectifs. Ils permettent néanmoins de donner une indication sur les références dans leur domaine. Pour avoir par exemple une idée des longs métrages qui ont marqué l’histoire du septième art et restent gravés dans tous les esprits (des dizaines) d’années après leur sortie. A la maison de Multi-Loisirspar exemple, on s’est amusé à choisir les 15 meilleurs films romantiques de l’histoire, ou encore les 10 meilleurs se déroulant dans l’espace. En 2015, le BBC a classé les 100 meilleurs longs métrages américains de tous les temps. Constatant la relative absence de productions récentes, les médias britanniques s’intéressaient alors en 2016 aux 100 meilleurs millésimes du 21e siècle (pas seulement hollywoodien cette fois, et en incluant l’année 2000). Le verdict de 177 critiques de cinéma venus des quatre coins du monde a ensuite permis d’établir un palmarès.
Quel long métrage est le troisième meilleur film du 21e siècle selon le classement du BBC ?
En tête de ce classement se trouvait le culte Promenade Mulholland (2001), de David Lynch ; tandis que la figure du cinéma hongkongais Wong Kar-wai occupait la deuxième place avec D’humeur amoureuse (2000). Enfin, Il y aura du sang a obtenu le titre honorifique de troisième meilleur film du siècle. Un magnifique drame de Paul Thomas Anderson (diffusé ce lundi 6 janvier 2024 sur Arte et) porté par le toujours parfait Daniel Day-Lewis, à qui la chaîne consacre sa soirée, enchaînant avec un documentaire sur lui. Un petit rappel pour ceux qui auraient pu louper ce chef d’oeuvre. Très librement inspiré d’un roman d’Upton Sinclair intitulé Huile! (publié en 1926-1927), le cinquième film du réalisateur américain révélé par Soirées Boogie a lieu à la fin de la ruée vers l’or. Au début du XXe siècle, Daniel Plainview, prospecteur, tente de faire fortune dans le pétrole en Californie. Il fonde alors une société de forage et achète des fermes à bas prix pour y installer des puits.
Daniel Day-Lewis remporte le deuxième Oscar du meilleur acteur
Il y aura du sang n’est certainement pas un film lumineux (et c’est peu dire). De ce travail dur, sombre et lourd ne émane aucune rédemption, aucun espoir. Il n’en demeure pas moins puissant et percutant. Le début du film, sans paroles, ponctué uniquement par les bruits sourds des machines, la respiration lourde du protagoniste et une musique inquiétante, donne le ton. La suite dépeint donc le destin d’un homme (faisant librement écho à celui de magnats comme le Rockefeller Edward L. Doheny) obsédé par l’argent et le pouvoir. Un personnage extrêmement sombre et complexe incarné de main de maître par Daniel Day Lewis. Dans sa quête obsessionnelle, il se heurte à un jeune pasteur évangélique particulièrement zélé, voire fanatique, tout aussi brillamment incarné par Paul Dano. Tout au long de cette tragédie américaine, Paul Thomas Anderson interroge aussi la famille. Très bien accueilli par la critique, Il y aura du sang puis a reçu huit nominations pour Oscars en 2008. Il en gagne deux. La première pour la photographie de Robert Elswit, tandis que Daniel Day-Lewis reçoit pour la deuxième fois, 18 ans plus tard, la prestigieuse statuette du meilleur acteur. Mon Foo gauchet. Il en a même gagné un troisième grâce à Lincoln par Steven Spielberg cinq ans plus tard. Avant de quitter les plateaux de tournage avec Fil fantôme en 2017.