Bruno DE HOGUES / Gamma-Rapho via Getty Images
Face au tollé, la Cinémathèque a annulé la projection de « Dernier Tango à Paris » (bâtiment de la cinémathèque photographié en 2016).
CULTURE – Décision radicale pour mettre fin à la polémique. La Cinémathèque française a annoncé ce samedi 14 décembre l’annulation de la projection de Dernier tango à Parisun film comprenant une scène de viol tournée sans le consentement de son actrice Maria Schneider, face aux protestations des associations féministes.
« Afin d’apaiser les esprits et compte tenu des risques sécuritaires, la Cinémathèque française annule la projection de Dernier tango à Parisprévu ce dimanche à 20h »indique l’établissement sur le réseau social « La sécurité de notre public et de notre personnel passe avant toute autre considération ».
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« Nous sommes une cinémathèque, pas un camp retranché. Et nous ne pouvons pas prendre de risques avec la sécurité du personnel et du public. »a réagi auprès de l’AFP Frédéric Bonnaud, le directeur de la Cinémathèque. « Des gens violents commençaient à s’annoncer et maintenir cette projection précédée d’un débat devenait un risque complètement disproportionné. Dommage “a-t-il précisé.
Le film de 1972 réalisé par Bernardo Bertolucci évoque la relation morbide et sulfureuse entre un veuf américain de passage à Paris et une très jeune femme. Ce huis clos atteint son point culminant dans une scène de sodomie non consensuelle.
Cette scène de viol, qui a valu au film X les foudres du Vatican, est entrée dans l’histoire du cinéma, avant de symboliser les violences sexuelles dans le 7e art des années plus tard : bien que simulée, la scène s’est imposée à l’actrice, alors mineure. , et la brisera. Elle en parlera dès la sortie du film, évoquant un double viol de la part de l’acteur et du réalisateur, qui s’étaient décidés sur scène sans lui en parler.
Judith Godrèche and Sandrine Rousseau outraged
La programmation du film est dénoncée depuis plusieurs jours par l’actrice Judith Godrèche, figure du mouvement #MeToo en France, qui déplorait notamment le manque de contextualisation du film et le manque de respect envers l’actrice décédée en 2011.
Le collectif 50/50, qui lutte pour la parité au cinéma, a également appelé « méditation réfléchie et respectueuse des paroles de la victime, l’actrice Maria Schneider ». De son côté, le syndicat SFA-CGT a rappelé que « Filmer et diffuser des viols reste répréhensible ». « Aujourd’hui, nous le savons. Nous ne pouvons pas faire semblant de ne pas comprendre et voir la signification de cette scène de viol. »le syndicat a réécrit.
La Cinémathèque avait promis vendredi « un - d’échange avec le public » en amont de la projection, à “sur les questions” que sa projection soulevait. Ce qui n’a pas suffi à éteindre la colère.
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