Du 20 au 1 novembreest Le 27 décembree édition des Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal (RIDM) propose une vaste sélection de 146 films en provenance de 54 pays. Œuvres internationales et nationales, œuvres émergentes, courts métrages, nouvelles approches narratives, l’offre est variée. Voici nos suggestions.
Apprendrepar Claire Simon
Dans plusieurs de ses films de fiction (Gare du Nord) ou des documentaires (La compétition, First solitudes), la cinéaste Claire Simon réalise un travail d’observation ou se faufile dans les foules et les groupes, petits ou grands, pour donner la parole. C’est encore le cas avec Apprendre dans lequel elle place son appareil photo dans quelques classes de l’école primaire Anton Makarenko, à Ivry-sur-Seine, en France.
Professeurs et élèves apprennent à vivre ensemble, à partager, à travailler, à écouter, à respecter. Il n’est jamais pris en charge. C’est beau, doux, contemplatif. Le final, avec son nouveau cycle, est parfait. Et si notre mémoire est bonne, nous ne voyons aucun appareil électronique pendant ces 105 minutes de cinéma.
Samedi 23 novembre à 13h30 au Cinéma du Musée et dimanche 24 novembre à 13h45 au Cinéma du Parc
Chats sauvagespar Steve Patry
Et Apprendre de Claire Simon évoque le vivre ensemble, Chats sauvages par Steve Patry est celui de vivre en marge. Ici, nous sommes au milieu de la forêt boréale enneigée où Martin vit dans une cabane de fortune, loin de la société. Ses nombreux chats forment sa famille. Plus encore, sa raison de vivre. Avec une économie de mots et une sincérité désarmante, Martin raconte comment ses chats lui ont sauvé la vie.
Cela ne veut pas dire que cet homme ne parle pas aux humains. Quelques rares amis l’entourent. Comme dans ses films précédents (De prisons en prisons, Tant que j’ai du souffle dans mon corps), Steve Patry tourne sa caméra sans jugement vers des êtres très fragiles.
Dimanche 24 novembre à 20 h 45 au Cinéma du Musée et mercredi 27 novembre à 13 h à la Cinémathèque québécoise
Simon et Mariannede Simon Fournier et Pier-Luc Latulippe
Les documentaires de ce tandem ne passent pas inaperçus. Manoir (2016) ont étudié le quotidien d’une quarantaine de désœuvrés dans un motel miteux de Saint-Hyacinthe. Dehors Serge Dehors (2021) a fait grand bruit puisqu’il relate la vie ultra-recluse de l’acteur Serge Thériault, alias Môman dans Petite vie.
Dans Simon et Marianneles documentaristes suivent les traces d’un couple dont l’un des partenaires, l’écrivain Simon Roy, recevra bientôt l’aide médicale à mourir. Tourné en noir et blanc, le film est marqué par de grands moments d’intimité où le couple s’interroge sur le sens de la vie et de la mort. Poignant!
Samedi 23 novembre à 18h30 au Cinéma du Musée et samedi 30 novembre à 20h15 au Cinéma du Parc
Aucune autre terred’un collectif israélo-palestinien
Dans l’actualité souvent dominée par la guerre Israël-Hamas depuis un an, l’incessant conflit israélo-palestinien est très présent dans la programmation des RIDM avec quatre longs métrages, dont Aucune autre terre présenté en février à la Berlinale, où il a remporté deux prix.
Réalisé par un collectif israélo-palestinien (Basel Adra, Yuval Abraham, Hamban Ballal et Rachel Szor), le film tente de comprendre les deux côtés de l’histoire en se modelant sur les expériences de terrain d’un activiste palestinien et d’un journaliste israélien.
Mardi 26 novembre à 18h au Quartier Latin et dimanche 1est December at 8:45 p.m. at the Cinémathèque québécoise
Unionde Stephen Maing et Brett Story
Le 30 mars 2022, les travailleurs de l’entrepôt JFK8 de Staten Island à New York ont voté en faveur de la syndicalisation auprès de l’Amazon Labor Union (ALU). Il s’agit d’une première pour les magasiniers de ce géant du e-commerce qui compte 1,5 million de salariés. Sur une période d’un an, le documentaire suit le parcours difficile des organisateurs et, plus particulièrement, de leur leader Chris Smalls, ancien employé et persona non grata sur les terrains d’Amazon.
Le film met également en lumière les conditions de vie professionnelle et personnelle de ces travailleurs. Qualifier leur démarche de parcours du combattant n’est pas exagéré.
Lundi 25 novembre à 19 h à l’Université Concordia et samedi 30 novembre à 18 h 45 au Quartier Latin
Ninan Auassat : Nous, les enfantsde Kim O’Bomsawin
En novembre 2020, nous qualifiions le documentaire de lumineux Mon nom est humain que la cinéaste abénaquise Kim O’Bomsawin a dédié à Joséphine Bacon. La même épithète colle à son nouvel opus, L’Auassat de Ninafilm de clôture des RIDM. Dans ce document, le documentariste donne la parole aux enfants et adolescents des communautés atikamekw, eeyou-cri et innue.
Comme tous les jeunes, ils ont des rêves, ils ont des amis devenus confidents, ils prennent la vie à corps perdu pour l’embrasser. Mais ils veulent aussi apprendre leur langue d’origine et leurs traditions. L’histoire n’élimine cependant pas leurs inquiétudes face aux problèmes (alcool, suicide) rencontrés dans leur communauté. Mais cela se fait avec équilibre et sans jamais écarter la recherche du bonheur.
Samedi 30 novembre à 19h30 au Quartier Latin et dimanche 1est December at 3 p.m. at the Cinémathèque québécoise
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