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Avec “The Substance”, Coralie Fargeat s’interroge sur le vieillissement des femmes d’Hollywood

Nos critiques parlent de cinéma avec Le fond de Coralie Fargeat, une histoire horrifique sur le vieillissement du corps féminin et le poids du regard du cinéma hollywoodien et Juré n°2 de Clint Eastwood, un film procès qui se moque de la moralité de ses personnages.

« La substance » de Coralie Fargeat

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Margareth Qualley joue dans le film « The Substance » de Coralie Fargeat, 2024
– © de titre de travail

Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Avec The Substance, c’est désormais possible ! Accédez à une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite. Il suffit de partager le temps. Une semaine pour une version, une semaine pour l’autre. Un équilibre parfait de sept jours. Facile, n’est-ce pas ? Si vous suivez les instructions, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

Le fond est le deuxième long métrage de la réalisatrice française Coralie Fargeat, après Vengeance en 2017, qui était déjà un film de genre. Cette fois, c’est le vieillissement du corps féminin que le cinéaste explore à travers le sous-genre de l’horreur corporelle, avec Demi Moore tentant de lui redonner sa jeunesse grâce à un sérum aux effets secondaires monstrueux. Présenté en compétition officielle au dernier Festival de Cannes 2024, le film a remporté le Prix du Scénario.

Avis des critiques

  • Antoine Guillot: « La substance examine avec une complaisance totale le corps de Margareth Qualley, retouché numériquement. C’est un peu un film qui se targue de rendre le regard masculin à travers le prisme du regard féminin. Son utilisation du gore est plus ou moins du même acabit. Le film utilise un langage publicitaire, calculé pour être clair, sans avoir confiance ni en lui-même ni dans la compréhension de ses spectateurs. Et comme il insiste tellement sur ses propos, le problème n’est plus vraiment là. C’est un cinéma qui essaie de choquer avec quelque chose qui ne nous choque plus vraiment, finalement notre regard glisse dessus de manière agréable.
  • Murielle Joudet:Le film ne raconte pas des choses très originales et quand il le fait, il met beaucoup l’accent dessus. Il est construit sur une recette un peu opportuniste, celle d’un cinéma de genre bourré de références associées au féminisme contemporain. C’est un film agressif et flashy, mais l’expérience est incontournable. Je n’ai pas réussi à détester le film malgré une envie initiale de ma part. Car derrière la pauvreté théorique de La substance, il se passe des choses sous la surface. Le travail sur la texture est fascinant, le corps de Demi Moore est scruté de manière très précise, chirurgicale, à l’opposé de celui de Margareth Qualley proche de la perfection. Pour moi, ce film parle principalement de la vieillesse à l’ère du numérique. Le fond gentrifie les références du cinéma d’horreur, et c’est un film que je trouve très sympa si je le sors de Cannes et de son titre de « film d’auteur ».

Le film est sorti en salles le 6 novembre 2024.

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«Juré n°2» de Clint Eastwood

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Nicolas Hoult dans la peau de Justin Kemp, juré no. 2 dans un procès troublé, «Juré no. 2″ de Clint Eastwood, 2024
– © Claire Folger – 2024 Warner Bros. Entertainment Inc. Tous droits réservés.

Lorsqu’un homme se retrouve juré dans un procès pour meurtre, il découvre qu’il est à l’origine de cet acte criminel. Il se retrouve alors confronté à un dilemme moral entre se protéger ou se rendre alors que sa femme arrive au terme de sa grossesse.

Juré n°2 marque le retour de Clint Eastwood derrière la caméra, trois ans après son dernier film Pleurer macho qui avait pourtant tout d’un film testamentaire. A 94 ans, le réalisateur américain livre un nouveau film de procès à la moralité complexe, en lien assumé avec Douze hommes en colèrede Sidney Lumet.

Avis des critiques

  • Antoine Guillot:Eastwood nous présente ici un film qui est une variation trompeusement classique et légèrement tordue de 12 Angry Men. Au premier coup d’oeil on se dit “c’est quoi ce téléfilm très monté ?”, puis on retrouve le réalisateur, du moins dans sa thématique de base. C’est un homme qui trouvera toutes les solutions possibles pour échapper à son devoir familial, quitte à prolonger encore et encore les débats. Le personnage principal commence comme un idéal du rêve américain trop lisse, fade ; et enfin, Eastwood brise l’image lisse de la petite maison américaine. De plus, le personnage du procureur est très intéressant. Cela semble suggérer que le cinéaste place plutôt sa confiance dans une figure féminine pour sauver les valeurs troubles des autres personnages.
  • Murielle Joudet:Le cinéma d’Eastwood, c’est la question d’un temps figé que l’on répare, que l’on remonte. Contrairement à ses films précédents, celui-ci n’est plus un film testamentaire mais plutôt une œuvre qui en annonce plusieurs autres à suivre. Cependant, le film n’est captivant que si l’on accepte certaines incohérences et imprévus dans le scénario. Cela devient intéressant quand on l’aborde comme un film sur le bonheur plat du rêve américain et l’angoisse de la conjugalité que fuit le personnage principal. Je pense que Clint Eastwood ne sait pas filmer le bonheur et c’est cette angoisse, cette culpabilité d’être heureux, qu’il met à l’écran.

Le film est sorti en salles le 30 octobre 2024.

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Extraits sonores

  • Bande annonce du film Le fond by Coralie Fargeat
  • Bande annonce du film Juré n°2 de Clint Eastwood
 
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