Dans son biopic « Niki » sorti le 9 octobre, Céline Sallette retrace dix années de la vie de Niki de Saint Phalle qui donneront naissance à l’artiste que l’on connaît aujourd’hui. Dix années marquées par les traumatismes, les troubles mentaux, mais aussi l’amour et la résilience d’une femme d’exception au destin émouvant.
Paris, 1952. Niki s’est installée en France avec son mari et sa fille, loin d’une Amérique et d’une famille étouffantes. Mais malgré la distance, Niki est régulièrement secouée par des réminiscences de son enfance qui envahissent ses pensées. De l’enfer qu’elle va découvrir, Niki trouvera dans l’art une arme pour se libérer et devenir l’artiste unique que l’on connaît aujourd’hui.
« J’ai trouvé ma vocation chez les fous », raconte Niki de Saint Phalle dans ce biopic réalisé par Céline Sallette avec Charlotte Le Bon, magistrale dans le rôle de l’artiste luttant contre ses démons intérieurs.
Pour son premier long métrage, l’actrice Céline Sallette (« L’Apollonide ») s’est concentrée sur la plasticienne franco-américaine (1930-2002) et épouse de l’artiste fribourgeois Jean Tinguely, rendue célèbre par ses Nanas aux gros seins, ainsi que ses Tirs. , performances où elle tire des sacs de peinture avec un fusil. « Niki m’a marqué de mille manières. (…) Je suis fascinée par son indifférence pour les modes, pour la réception de ses œuvres. Elle fait ce qui lui semble juste et peu importe si cela n’a pas d’importance. “ne se comprend pas tout de suite”, indique Céline Sallette dans l’émission Vertigo du 10 octobre.
Contenu externe
Ce contenu externe ne peut pas être affiché car il est susceptible de collecter des données personnelles. Pour voir ce contenu vous devez autoriser la catégorie Réseaux sociaux.
Accepter Plus d’informations
Traumatisme puis renaissance par l’art
Dans « Niki », on assiste à la naissance d’une artiste. « Il s’agissait d’essayer de montrer les étapes du processus qui mène Niki vers elle, vers sa pleine puissance, vers sa libération. (…) Elle est Source de lumière. J’aimerais vraiment qu’on connaisse davantage son travail. Pour moi, c’est un exemple», explique Céline Sallette.
Plutôt qu’un biopic des débuts à la reconnaissance, Céline Sallette s’est concentrée sur une période de dix ans (1952-1961) et a choisi d’explorer comment les troubles mentaux, les maladies et les traumatismes ont façonné Niki de Saint Phalle. En particulier l’inceste qu’elle a subi de la part de son père, dont elle n’a parlé ouvertement que plus tard.
>> Écoutez l’entretien de Céline Sallette dans Vertigo du 10 octobre :
Qui d’autre que Charlotte Le Bon pour jouer ce rôle ? « Personne », répond sans détour Céline Sallette. Comme Niki de Saint Phalle, la Québécoise a débuté dans le mannequinat et s’est vite sentie à l’étroit. « Elle vivait en France et en Amérique, elle n’avait pas vraiment de maison, c’est quelque chose que je comprends. (…) Il y a plein de choses qui me sont très familières, comme les gestes de la peinture parce que je peins aussi, ou ceux de la sculpture, parce que je les comprends”, expliquait Charlotte Le Bon dans le 19h30 du 23 mai. .
Le biopic « Niki » révèle la vie héroïque de l’artiste et la lumière qu’elle partage avec l’humanité. «On disait qu’elle était un phénix car à plusieurs étapes de sa vie, à plusieurs instants, ses dragons, ses démons revenaient. (…) Il y a chez elle quelque chose de miraculeusement résistant et de « bouleversant », conclut le réalisateur.
Propos recueillis par Pierre Philippe Cadert
Web adaptation: Lara Donnet
« Niki » de Céline Sallette, avec Charlotte Le Bon, John Robinson, Damien Bonnard et Judith Chemla. A voir dans les cinémas francophones depuis le 9 octobre 2024.
