« Cela montre que les gens peuvent vivre ensemble »

Une comédie avec « un petit quelque chose en plus » devient l’un des succès de l’année : le premier film de mise en scène d’Artus, tourné avec une dizaine d’acteurs handicapés mentaux, frôle déjà le million de spectateurs. entrées et verra sa large diffusion mercredi dans les salles de cinéma.

Figure populaire de l’humour et de la télévision, Artus a fait une entrée fracassante au box-office avec « Un petit truc en plus » : 929 814 spectateurs avaient déjà vu le film dimanche soir, selon les chiffres recueillis par CBO Box-Office.

Le jour de sa sortie, le 1er mai, le film a même réalisé le meilleur début d’année, battant des blockbusters comme “Dune, Part II”, sorti en février dans deux fois plus de salles, ou “Kung Fu Panda 4”.

Diffusé dans 455 cinémas, avec de nombreuses salles pleines en province, “sa sortie sera élargie la deuxième semaine pour répondre à l’engouement”a indiqué le distributeur, qui espère dépasser le million d’entrées mardi.

La recette de cette box ? Une comédie très accessible et tendre, qui vise à rire « avec » les personnes handicapées, et non à leurs dépens. Car ici, les deux « valides », incarnés par Clovis Cornillac et Artus, n’en ont que pour leur argent.

Père et fils à l’écran, ils incarnent deux petits voyous qui décident de braquer une bijouterie. Faute de pot, le père a garé la voiture dans une place pour handicapés, devant une maison, et elle a été emportée. Pour échapper à la police, il ne leur reste qu’une seule chance : monter dans le bus qui emmène un groupe de jeunes handicapés mentaux dans une colonie de vacances, encadrés par leur éducatrice (Alice Belaïdi). Artus se fera passer pour un pensionnaire, Clovis Cornillac comme son éducateur spécialisé.

Surtout, le film tire son « petit plus » de la dizaine d’acteurs amateurs handicapés, qui, face aux comédiens professionnels, incarnent les jeunes du groupe. L’esprit d’équipe fonctionne, chaque acteur joue son rôle : le romantique, le fan de Dalida, le footballeur, l’éhonté…

Alors que le handicap mental est souvent caricaturé à l’écran, « Un petit truc en plus » prend le parti du travail auprès des personnes handicapées elles-mêmes.

“Vivre ensemble”

Le film était un pari pour Artus, 36 ans, de son vrai nom Victor-Artus Solaro, plus connu jusqu’ici comme figure de l’humour, incarnant déjà les handicapés dans des sketchs, et sur le petit écran.

Il a fait ses débuts d’acteur en tant qu’agent Jonas Maury dans « The Legends Bureau » et a depuis endossé des rôles dans des comédies. Il a raconté sa difficulté à trouver des producteurs, méfiants à l’idée de tourner une comédie sur le handicap et a fortiori avec des acteurs eux-mêmes handicapés.

Le succès du film donne raison à Artus. Et rappelle celui de “Huitième jour”, un drame avec Daniel Auteuil et l’acteur trisomique Pascal Duquenne, qui leur a valu tous deux une part du prix du meilleur acteur à Cannes en 1996. Ou, dans un tout autre genre, le succès des « Rencontres du Papotin », sur France 2, où des personnes atteintes de troubles du spectre autistique interrogent des personnalités, dont le Président de la République.

“La réussite du film est bonne, ça montre que les gens peuvent vivre ensemble”, se réjouit Sonia Ahehehinnou, vice-présidente de l’Unapei, la principale association de défense des personnes handicapées et de leurs proches. Elle souligne également l’importance du casting, où les personnes handicapées sont des acteurs à part entière, « qui montrent leurs capacités dans le métier ». “J’espère que l’effet ne se limitera pas au succès du film”, Elle ajoute. Et que dans les cinémas, les places réservées aux personnes handicapées ne sont pas toujours les plus mal placées.

Cinéma Artus

 
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