La Parisienne, vice-championne de Formule 2 cette saison avec l’équipe Campos malgré de nombreux problèmes mécaniques, a réussi à convaincre l’écurie italienne, petite sœur de Red Bull, de lui faire confiance pour succéder au Néo-Zélandais Liam Lawson.
Ce dernier a en effet été promu dans l’équipe autrichienne aux côtés du quadruple champion du monde néerlandais en titre Max Verstappen après l’éviction du Mexicain Sergio Pérez, écarté en raison de résultats médiocres.
“C’est énorme pour moi, pour ma famille et pour tous ceux qui ont cru en moi depuis le début”, s’est réjoui Hadjar, cité dans le communiqué de sa nouvelle équipe.
« Le parcours qui m’a mené du karting à la monoplace, puis aujourd’hui à la Formule 1, c’est le moment pour lequel j’ai travaillé toute ma vie, c’est un rêve », a-t-il souligné.
“Il doit être plus patient et moins impulsif”
Hadjar aura ainsi 72 anse Pilote français engagé en Formule 1 et troisième sur la grille actuelle avec Esteban Ocon (Haas) et Pierre Gasly (Alpine). C’est la première fois depuis 2018 qu’un « rookie » français sera sur la ligne de départ d’une saison.
Surnommé « le petit Prost » par l’influent conseiller autrichien de Red Bull Helmut Marko, également responsable du secteur des jeunes pilotes de l’écurie autrichienne, le Tricolore a montré de belles choses cette saison, remportant notamment quatre courses et décrochant huit podiums en Formule 2.
« En fait, j’analyse beaucoup quand je roule, j’utilise ma tête. C’est vraiment mon univers, c’est mon domaine et je le maîtrise donc je m’autorise à penser à des choses qui ne me dérangent pas », expliquait Hadjar début décembre.
Une description qui le rapproche d’Alain Prost, surnommé « Le Professeur » en raison de son approche intellectuelle de la course automobile. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour suivre les traces du quadruple champion du monde français de Formule 1.
“Je veux être là pour me battre, pour gagner.”
D’autant que Hadjar devra apprendre à canaliser son énergie mais surtout sa frustration, qu’il laisse parfois transparaître à la radio. Même s’il parle plus fort qu’il ne s’énerve, ses interventions sont parfois considérées comme des débordements verbaux qui seront moins facilement tolérés en F1, où il sera bien plus exposé qu’en F2.
« Ses parents et sa sœur sont très intelligents, donc lui aussi devrait utiliser un peu plus sa tête parfois, c’est un de ses points faibles. Il doit être plus patient et moins impulsif. Il a beaucoup de tempérament, il est parfois trop capricieux», déclarait Helmut Marko début décembre.
“J’ai le niveau”
» Mais il a fait beaucoup de progrès dans ce domaine. Il est l’un de nos jeunes pilotes les plus prometteurs et les plus rapides. Et il sait aussi très bien gérer ses pneus, ce qui est très important aujourd’hui. Il a perdu plus de 80 points cette saison à cause de problèmes mécaniques, mais il a tenu bon jusqu’à la dernière course, ce qui prouve sa force mentale », a ajouté le vétéran autrichien.
Hadjar, qui s’est montré plutôt rapide lorsqu’il pilotait les monoplaces Red Bull lors de plusieurs séances d’essais libres ou lors des essais de fin de saison à Abu Dhabi début décembre, où il a battu son futur équipier japonais Yuki Tsunoda, va désormais devra confirmer au fil du temps qu’il a les qualités pour concourir en Formule 1, ce dont il n’a aucun doute.
« J’ai prouvé ce que j’avais à prouver en F2 et j’ai le niveau pour piloter en F1. Mais je ne veux pas aller en F1 pour faire de la figuration. Je ne veux pas être là juste pour être là et végéter, ça ne sert à rien. Je veux être là pour me battre, pour gagner”, a-t-il déclaré.
Confiant, Hadjar n’aura pas le droit à l’erreur dans la galaxie Red Bull, qui n’hésite pas à licencier ses pilotes en cours de saison s’ils ne sont pas performants. Ce qui ne lui fait pas peur : « Je suis prêt pour la F1 », conclut-il.