Même si le climat est plus tendu dans le quartier Saint-Roch en raison de l’augmentation de la population sans-abri, les entrepreneurs croient toujours au potentiel du secteur et seraient toujours prêts à y investir des sommes importantes.
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C’est le cas du groupe immobilier Trudel, qui souhaite aller de l’avant avec son projet de 300 millions de dollars sur le bloc Dorchester. Le projet comprend la construction d’un hôtel, de logements et d’une épicerie.
«Nous voulons faire partie de la solution à Saint-Roch, nous y croyons toujours», assure le président fondateur de l’entreprise, William Trudel, en entrevue avec La Revue.
Celui qui a été sergent-chef dans le secteur pour le Service de police de Québec dit « comprendre » le discours sur le « vivre ensemble » dans le quartier.
Et justement, le complexe immobilier que son entreprise propose de construire sur le bloc Dorchester pourrait servir de « locomotive de développement extraordinaire », selon lui.
Illustration fournie par GROUPE TRUDEL
«Il y a 700 ou 800 personnes de plus qui ne sont pas encore à Saint-Roch qui vont y vivre», illustre M. Trudel. Il y a aussi plusieurs dizaines de milliers de touristes par an qui viennent dans les magasins et consomment dans les bars et restaurants.»
Annonces «à venir»
Cependant, ce n’est pas nécessairement le climat social tendu qui règne dans le quartier qui fait hésiter le promoteur, mais le processus de concertation.
-«Nous préparons un 14e version du projet à présenter au conseil de quartier, mais il n’y aura pas 34 versions », précise William Trudel. Nous sommes presque au bout du chemin […] ce sera un dernier tour de roue.
Cette complexité à obtenir l’acceptabilité sociale pourrait dissuader d’autres investisseurs, selon le promoteur.
«Malgré tout, nous sommes un groupe québécois, tous nos projets ont une acceptabilité sociale, mais même nous ne pouvons pas avoir de projet exemplaire», déplore-t-il. Les autres promoteurs peuvent le voir et cela peut les rebuter.
De son côté, la Société de développement commercial Saint-Roch se dit bien consciente des préoccupations des travailleurs du secteur. Il est pourtant caractéristique de « tous les centres-villes » d’être confrontés à l’itinérance, fait valoir la directrice générale de la SDC, Marie-Pier Ménard.
« Nous sommes heureux de voir des investisseurs qui y croient encore », note-t-elle. Saint-Roch est le cœur économique de Québec et il le restera toujours.
Sans pouvoir entrer dans les détails, Mmoi Ménard assure qu’une « planification stratégique » est en cours d’élaboration et que « des annonces arriveront dans les prochaines semaines » concernant le quartier.
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