Les entreprises bretonnes ne doivent pas seulement perdre

Les entreprises bretonnes ne doivent pas seulement perdre
Les entreprises bretonnes ne doivent pas seulement perdre

Une menace pour les uns, une opportunité pour les autres. Selon le domaine d’activité dans lequel elles opèrent, les entreprises bretonnes envisagent différemment la réélection de Donald Trump, intronisé 47e président des États-Unis. Champion du protectionnisme, l’homme d’affaires milliardaire a proposé, lors de sa campagne, d’imposer des droits de douane de 60 % sur les produits en provenance de Chine, de 25 % sur ceux en provenance du Mexique et du Canada, et de 10 à 20 % sur les importations en provenance du reste du monde.

Bluff ou réelle menace ? Il est encore trop tôt pour le dire mais la question ne laisse pas indifférent en Bretagne, où, l’an dernier, 700 millions d’euros d’exportations ont été réalisés vers les Etats-Unis, soit 5,5% des exportations. de la région vers l’étranger. « Principalement dans l’industrie (matériel électrique, chimie, plasturgie, chaudronnerie…) et, pour un peu plus de 100 millions d’euros, dans l’industrie agroalimentaire », explique Annie Berthelot, directrice générale de Bretagne commerce international. La vitalité des échanges économiques entre l’Armorique et l’Amérique du Nord se mesure aussi, dans l’autre sens, par les 135 entreprises américaines qui ont choisi d’investir et de s’implanter en Bretagne.

Impact sur les prix

« Si les mesures protectionnistes de Donald Trump portent leurs fruits, l’industrie bretonne pourrait être confrontée à des défis importants en matière d’agriculture, de machinisme agricole, de pêche, de lait, etc. », estime Nicholas Beaty, coordinateur franco-américain du World Trade Center Rennes Bretagne.

Boutique de , entité qui regroupe les conserveries Gonidec et Hénaff pour l’export, attend de voir si Trump va augmenter les taxes. « S’il le fait, cela affectera le prix final des terrines et pâtés bretons proposés sur le marché américain, avec un impact possible sur nos ventes », concède Caroline Guivarc’h, directrice du développement d’Hénaff.

Sill Entreprises (Primel Gastronomie, Terre d’embruns, Malo…), qui vient d’ouvrir une filiale à Houston (Texas), mise sur la qualité pour imposer ses plats surgelés, feuilletés et produits laitiers au pays de l’Oncle Sam. « Nous ne sommes pas dans une logique de prix », explique Sébastien Floc’h, directeur général du groupe.

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Pour Charles Kergavarat, fondateur de l’association Breizh Amerika, c’est la différenciation du produit, et le travail de longue haleine, qui déterminent le succès outre-Atlantique. « Comme, depuis plus de 20 ans, celui du groupe Le Duff (Brioche Dorée, Bridor, etc.) ».

La différence pari gagnant

En effet, les entrepreneurs bretons mettent à profit leur peu de technologie pour faire la différence, quelles que soient les barrières douanières. C’est le cas de Stirweld, une start-up rennaise spécialisée dans les solutions de soudage par friction malaxage pour l’industrie. “Aux Etats-Unis, la réindustrialisation et la montée d’une inflation déjà élevée ne peuvent qu’augmenter nos ventes”, estime son PDG, Laurent Dubourg. « Même taxées à 10 %, mes machines seront 30 % moins chères que celles des concurrentes. »

Le cas aussi de la machiniste Emily, basée à Tréflévénez (29), qui a ouvert, il y a tout juste un mois, une filiale à Toronto (Canada) pour surmonter certaines barrières réglementaires et raccourcir les délais. livraison et permettre à sa balayeuse industrielle pour chariots élévateurs de pénétrer le marché américain. « À condition que Trump ne fasse pas exploser l’accord de libre-échange Alena qu’il a avec le Canada », glisse Bernard Alégoët, directeur général d’Emily, qui mise sur le côté pratique de son procédé breveté pour faire oublier le surcoût des taxes douanières. « Une machine à 10 000 euros coûterait 12 500 euros », illustre-t-il.

France

 
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