2024, année de la première baisse des ventes, avec une concurrence toujours plus féroce et un PDG plus clivant que jamais. 2025 marquera-t-elle un tournant pour Tesla ? Je me permets d’en douter. Voici pourquoi.
Actuellement, sur le marché français, Tesla reste le constructeur automobile proposant des voitures électriques avec le meilleur rapport qualité-prix. Le public français y est toujours sensible, la Tesla Model Y a été la voiture électrique la plus vendue en France en 2024, elle s’est même glissée dans le TOP 10 toutes catégories confondues.
Malgré cela, l’année 2024 est marquée par la première baisse historique des ventes. Le groupe américain a indiqué avoir livré 1.789.226 véhicules dans le monde au cours de l’année, en légère baisse par rapport aux 1.808.581 de 2023.
Un décrochage pour Tesla en 2024
Comment expliquer cet abandon ? Les raisons sont multiples et complexes. Il y a d’abord l’intensification de la concurrence, notamment en Chine où BYD s’est imposé comme un redoutable rival avec 1,76 million de véhicules électriques vendus en 2024, auxquels s’ajoutent 2,49 millions d’hybrides. rechargeable.
Ensuite, les polémiques autour d’Elon Musk, qui s’engage politiquement fortement, notamment en soutenant Donald Trump avec un don de plus de 250 millions de dollars. Il s’engage pleinement auprès du nouveau président américain, et ses déclarations sont désormais quotidiennes à ce sujet.
Le patron de Tesla et SpaceX s’en est pris au gouvernement de Keir Starmer au Royaume-Uni sur X. Il a également réclamé la libération d’un militant d’extrême droite.
L’influence d’Elon Musk dans les partis d’extrême droite s’étend à toute l’Europe, au-delà du Royaume-Uni. Dans un article publié le 29 décembre dans Die Welt am Sonntag, il affiche son soutien au parti d’extrême droite allemand, l’AfD, qui représente selon lui la « dernière lueur d’espoir » du pays. Une position prise à quelques semaines seulement des élections fédérales allemandes.
Enfin, l’absence de nouveautés majeures dans la gamme Tesla, alors que les constructeurs traditionnels multiplient les lancements.
Face à ces enjeux, Tesla aborde 2025 dans une position unique : celle d’un leader contesté qui doit prouver sa capacité à se réinventer. Les investisseurs, de leur côté, semblent parier sur un avenir lointain plus que sur le présent, comme en témoigne la hausse spectaculaire des actions en Bourse fin 2024, portée par les promesses de la conduite autonome, avec le Cybercab, et des robots humanoïdes.
Juniper ne fera pas de miracles
Le restylage du Model Y, prévu début 2025, suscite plus d’interrogations que d’enthousiasme. Si l’on s’appuie sur les précédentes mises à jour de Tesla, notamment celle de la Model 3, les évolutions pourraient même s’accompagner de suppressions d’équipements.
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La disparition des commodos conduit à une simplification excessive. Un simple lifting suffira-t-il à booster les ventes ? Pas si sûr.
L’effet Musc s’intensifie
Impossible d’y échapper : Elon Musk est devenu un handicap pour Tesla. Avec ses 250 millions de dollars de dons à Trump et ses positions politiques de plus en plus radicales, il fait fuir une grande partie de clients potentiels.
Et ce n’est pas anodin : les acheteurs de voitures électriques sont majoritairement progressistes et écologistes – tout le contraire du positionnement actuel d’Elon Musk. On voit des clients jurer qu’ils n’achèteront plus jamais de Tesla, uniquement à cause des frasques de leur PDG. Du jamais vu pour une marque automobile.
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La Tesla abordable ? Un mirage
Parlons directement : la Tesla à 25 000 $, on n’y croit plus. Elon Musk en parle depuis des années, mais on n’a toujours rien vu.
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Pas un seul prototype divulgué, pas une seule photo volée sur un circuit de test, rien. Et dans l’industrie automobile, c’est un fait : lorsqu’un nouveau modèle doit sortir dans l’année, on le sait des mois à l’avance.
Les rumeurs circulent, les photos d’espionnage se multiplient. Là, le néant total.
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Les Chinois inondent le marché
Pendant ce temps, les constructeurs chinois inondent le marché de voitures électriques à tous les prix. BYD, MG, Xpeng, Leap Motor, Xiaomi, Nio, Zeekr… et ainsi de suite. Il est révolu le temps où Tesla était seul sur son terrain de jeu. La réalité est brutale. Même les constructeurs européens s’en sortent de mieux en mieux, comme Renault, Volkswagen, Audi, Mercedes… mais aussi coréens comme Hyundai et Kia.
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2025 est une année charnière pour Tesla. La marque américaine doit gérer trois bombes à retardement : une gamme vieillissante, un patron qui fait fuir les clients, et des concurrents qui ont beaucoup d’ambition. Le roi électrique est nu et tout le monde le voit.
Certes, Tesla conserve ses atouts – notamment la plus grande satisfaction client du secteur. Mais entre Elon Musk qui part en croisade politique et les Chinois qui innovent plus vite, 2025 pourrait bien être l’année où tout change.
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