Chaque vendredi, un décideur se dévoile dans notre rubrique. Cette semaine, Véronique Proulx, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec, répond à nos questions. L’organisation regroupe 120 chambres de commerce et près de 1 000 entreprises membres.
Quelles sont vos meilleures et vos pires habitudes ?
Ma pire habitude est que je suis quelqu’un qui tergiverse. J’y suis à la dernière minute car je fonctionne très bien grâce à l’adrénaline. Ce n’est donc clairement pas une bonne habitude, mais il n’est pas clair que je vais changer cela. Dans mes bonnes habitudes, mes meilleures habitudes, je suis quelqu’un qui organise, qui redéfinit constamment les priorités du mois, de la semaine, de la journée pour s’assurer d’être au bon endroit au bon moment, avec les bons objectifs.
Que faites-vous lorsque vous avez besoin d’avoir une idée ?
Je suis une personne qui a beaucoup d’idées, qui est au fond assez créative. J’aime les gens, j’aime rencontrer des gens, je recherche beaucoup d’avis et cela m’inspire beaucoup. Mais c’est sûr qu’à un moment donné, j’ai besoin de prendre du recul pour pouvoir assimiler tout ce que j’ai entendu et qui me nourrit.
Quel mot ne supportez-vous plus ?
« Ce n’est pas moi », « je ne sais pas ». Je n’ai pas beaucoup de patience envers les gens qui ne prennent pas leurs responsabilités. Pour moi, il est important de prendre ses responsabilités et d’être en mode solution. Les gens qui ne sont pas dans ce mode-là, pour moi, c’est difficile.
Quel conseil êtes-vous heureux d’avoir ignoré ?
Beaucoup de gens m’ont conseillé de me lancer en politique et je suis content de ne pas avoir fait ce choix et d’en être là où je suis aujourd’hui. Non pas que la politique ne soit pas intéressante, mais je ne pensais pas que ce soit pour moi pour le moment. Donc, je suis content de ne pas être allé dans cette direction.
Quelle activité physique pratiquez-vous ?
La salle de sport. J’ai besoin de déménager, idéalement dehors. Je vais toujours à la salle de sport parce que cela me permet de me dépasser davantage. Je suis quelqu’un qui a besoin de bouger, j’ai besoin de me dépasser, j’ai besoin de sortir de ma tête, j’ai besoin d’être dehors aussi.
Que faire pour féliciter ou remercier quelqu’un ?
La reconnaissance, au fond, est très intime à chacun. Au fil du temps, j’ai appris à demander par exemple à mon comité de direction, aux membres de mon comité de direction, ce qui les rend heureux, puis comment ils sont reconnus. Pour certaines personnes, il s’agit de mettre en avant une réussite ou une réalisation devant toute l’équipe ou toute l’organisation. Pour d’autres, ils préfèrent le faire en privé, mais qu’on le dise, qu’on le reconnaisse.
Quelle est votre plus grosse erreur ?
Ma plus grande erreur est de ne pas avoir appris à gérer mon énergie plus tôt. Je m’explique : je suis quelqu’un qui a beaucoup, beaucoup d’énergie. J’ai toujours pensé que mon énergie était illimitée et j’ai toujours fait tout ce que j’avais à accomplir. Mais au fil du temps, j’ai appris à reconnaître ce qui me donne de l’énergie, ce qui me stimule.
Votre meilleur investissement ?
Je vais répondre du point de vue d’une mère et d’une femme d’affaires. Mon meilleur investissement, et ce que j’encourage les jeunes femmes qui ont aussi une famille, à faire, c’est d’investir dans l’aide à la maison. Qu’il s’agisse de ménage, de nourriture ou autre, car cela permet d’avoir un peu plus d’espace. On parlait de créativité tout à l’heure, mais pouvoir avoir de l’espace pour soi, un peu de recul, c’est encore extrêmement difficile pour les jeunes parents, mais surtout, je pense, pour les femmes. On parle d’aide ménagère, on parle de garde d’enfants, on parle de tout ça. En gros, ce qui vous est utile et ce qui permet de réduire la pression.
Un bon patron est quelqu’un qui…
Un bon patron c’est quelqu’un qui a une vision claire, qui donne des orientations, quelqu’un qui vous pousse, qui vous sort de votre zone de confort et qui vous encourage, qui est capable de s’entourer de gens plus forts qu’eux dans leur domaine. et qui les encourage, qui les pousse. C’est quelqu’un qui communique clairement parce que j’aime que les gens communiquent clairement.
Un artiste musical qui fait partie de la bande originale de votre adolescence et ça vous rappelle quoi ?
En fait, mon adolescence c’était beaucoup de musique de mon père à la maison, c’était beaucoup de rock’n’roll. C’est donc tout ce que j’ai entendu en grandissant. Elvis, les Everly Brothers et d’autres que je joue à mes enfants aujourd’hui et qu’ils ne comprennent pas. Pour quoi ? Mais en fait, j’en ai bien plus… J’ai grandi en écoutant la musique de mes parents. Ce sont de très beaux souvenirs. Nous dansions tout le temps à la maison avec mon père, à Lennoxville.
Par souci de concision, cette interview a été éditée.
Qui est Véronique Proulx?
- Obtenu un MBA de l’Université Paris Dauphine-PSL et de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en 2008;
- Directeur du Centre d’affaires internationales de Laval Technopole de 2006 à 2015;
- Travaille au sein des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) à partir de 2015. D’abord directrice des communications, elle devient vice-présidente du Québec puis présidente-directrice générale en 2017;
- PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) depuis octobre 2024.