La Réserve fédérale des États-Unis a douché les espoirs d’une fin d’année en fanfare à Wall Street, comme sur toutes les bourses mondiales.
La Réserve fédérale des États-Unis a douché les espoirs d’une fin d’année en fanfare à Wall Street, comme sur toutes les bourses mondiales. Les indices S&P 500 et Nasdaq ont fortement chuté en milieu de semaine, sans vraiment parvenir à rebondir par la suite. La banque centrale américaine a effectivement abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, conformément aux attentes, mais ses représentants se sont montrés très prudents quant à la poursuite de cet assouplissement. Ce refroidissement de la Fed s’explique par des pressions inflationnistes persistantes qui ne permettent pas de prendre le risque d’accélérer l’assouplissement des conditions de crédit. La croissance économique reste également plus forte que jamais, le PIB américain augmentant de plus de 3 %. Dans ces conditions, le panel de la Fed a suggéré qu’il serait plus approprié de ralentir le rythme de l’assouplissement monétaire, avec seulement deux baisses de taux en 2025, alors que la majorité des analystes tablaient plutôt sur quatre réductions par an. suivant.
Des esprits sains et bien intentionnés auraient pu penser que la vigueur de l’activité économique aux États-Unis constitue une bonne nouvelle pour les entreprises américaines, et donc pour Wall Street. Cependant, ce n’est pas ainsi que pensent les investisseurs. Il existe en effet un lien étroit entre le niveau des taux d’intérêt et la valorisation des actions. Plus ceux-ci sont bas, moins il y a d’intérêt à investir son épargne dans des obligations dont les rendements s’affaiblissent. Il est donc possible d’accepter de payer un peu plus cher les actions de sociétés qui ont tout à gagner à voir le prix de l’argent baisser. Sur un marché américain, où les actions s’échangent à environ 30 fois les bénéfices annuels attendus, toute révision à la baisse des attentes de baisse des taux d’intérêt ne pourrait qu’être mal accueillie.
Les valeurs européennes ont heureusement réussi à amortir le choc. Avec une baisse de 1,22% du CAC 40 jeudi soir en clôture et de 1,58% pour l’Eurstoxx 50, au lendemain d’une chute impressionnante de 3,65% de l’indice Nasdaq Composite, ils sont parvenus à mettre les choses au clair. Contrairement aux Etats-Unis, où l’ère d’une politique inconditionnellement accommodante de la Fed n’est plus d’actualité, la visibilité sur la politique monétaire de la BCE ne souffre d’aucune ambiguïté sur la poursuite de sa stratégie. assouplissement de ses taux directeurs en 2025. La relative résistance de notre marché s’explique aussi par le retard important de la valorisation des actions de la zone euro qui affichent des multiples presque deux fois inférieurs à ceux en vigueur à Wall Street. La croissance est certes moins forte de ce côté de l’Atlantique, mais nos entreprises commencent à bénéficier de la hausse du dollar entraînant des gains de change substantiels.
La notation européenne a heureusement quelques arguments à faire valoir. Ces derniers jours, nous avons cependant préféré aller à l’essentiel. Lors de la séance de mercredi, alors que la chute de Wall Street n’était pas encore totalement intervenue, nous avons décidé de prendre immédiatement la totalité des bénéfices accumulés sur nos trackers américains, notamment les fameux Amundi PEA S&P 500 et Amundi PEA Nasdaq 100. Deux positions à partir desquelles nous en a pleinement profité alors que le CAC 40 était attaqué. Nous avions également commencé à réduire significativement nos positions sur de nombreuses valeurs, comme Hannover Re et Aegon dans le portefeuille Défensif, ainsi que sur Kering, Air Liquide, Eramet ou encore sur le motoriste allemand MTU Aero Engines dans l’Offensive. Une partie du cash généré a été réinvestie dans Hermès International, Airbus et Renault.
Finalement, nos portefeuilles n’ont pas été épargnés par la correction, mais ils ont globalement bien résisté. Alors que le CAC 40 a baissé de près de 5% sur les six derniers mois, notre meilleure performance est enregistrée par notre portefeuille Défensif qui a rempli son rôle de protection du capital investi, avec un gain de 0,87% sur la même période. . Performance également positive (+0,59% sur six mois glissants) pour notre sélection Monde, composée d’ETF internationaux diversifiés au niveau européen, ainsi qu’à la Bourse de New York en Asie. La résilience du portefeuille Monde montre que la diversification des actifs reste le meilleur moyen de profiter des meilleures opportunités d’investissement en période de hausse des marchés et de protéger ses arrières lorsque la tendance se dégrade. Avec une baisse limitée à 0,91%, notre sélection de fonds ISR/PEA gérée de manière très prudente et basée sur un panier de sociétés peu spéculatives a également offert une bonne résistance à la baisse des marchés. Le portefeuille Offensif, en baisse de 1,92% sur les six derniers, arrive en dernière position, ce qui n’est pas surprenant pour une gestion résolument agressive. C’est le prix à payer pour mettre en œuvre une stratégie dynamique. Notre prise de risque est cependant restée raisonnable, puisqu’elle n’a entraîné aucune perte incontrôlable grâce à notre principe de gestion intangible consistant à ne jamais laisser courir des positions perdantes de plus de 20%.
Finalement, nos portefeuilles n’ont pas été épargnés par la correction, mais ils ont globalement bien résisté.
Quelle stratégie pour les semaines et mois à venir ? La semaine prochaine, notre point hebdomadaire sera consacré, comme toujours avant le réveillon, à une analyse détaillée de nos performances annuelles. Cette revue sera l’occasion de revenir sur les choix d’allocation que nous avons faits tout au long de l’année. Notamment sur la diversification de nos actifs hors CAC 40, dès le début du mois de juin où il était clair que la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale allait pénaliser la notation parisienne. Mais aussi les erreurs commises, avec des choix de valeurs pas toujours très pertinents et surtout la mise en place d’une stratégie de prudence excessive durant les premiers mois de l’année nous ayant privés d’une bonne partie de la hausse des marchés ont eu lieu. de janvier à fin mars. Partant du principe que l’on apprend autant de ses échecs que de ses réussites, ce retour en arrière s’annonce riche en enseignements. Notre stratégie pour 2025 sera développée dans notre point du vendredi 3 janvier. L’idée ne sera pas de communiquer, comme le font au hasard certaines maisons de gestion, nos objectifs de cours du CAC 40 pour la fin de l’année suivante, mais de proposer des axes d’investissement stratégiques pour le premier trimestre. Les secteurs à privilégier et surtout les opportunités présentées par une bonne diversification géographique de vos investissements. La récente baisse du CAC 40 par rapport à la plupart des grandes bourses mondiales montre qu’il est désormais nécessaire de penser différemment la manière de gérer son PEA. Pour l’instant, jusqu’au 31 décembre, nous maintenons une stratégie de gestion résolument prudente, en maintenant un niveau élevé de liquidité dans tous les portefeuilles.
Bonne lecture et joyeuses fêtes de Noël à tous,
Roland Laskine