Au 1er janvier 2025, les transports en commun lyonnais changeront d’ère, une mini-révolution. Jusqu’à présent, une seule entreprise exploitait des bus, des métros ou des tramways. Il y en a deux maintenant. Kéolis, prestataire historique, partage le gâteau du plus grand marché du transport, après Paris, avec la RATP. Les clients ne devraient pas remarquer le changement.
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C’est un marché de plus de 3,5 milliards d’euros. Le réseau de transports en commun lyonnais est le plus important de France, après celui de Paris.
Avec quatre lignes de métro, sept lignes de tramway et plus d’une centaine de lignes de bus, l’entreprise Kéolis employait près de 5 000 salariés à Lyon pour exploiter les équipements ou les entretenir.
En 2019, le SYTRAL (autorité organisatrice) a répondu aux recommandations de la Chambre Régionale des Comptes qui « nous a incités à étudier les avantages et les inconvénients d’un lotissement ». En clair, les élus ont été invités à ouvrir à la concurrence les marchés des Délégations de Service Public (DSP).
En 2022, la DSP a été proposée “par lots”. L’un pour les bus et les trolleybus, l’autre pour « modes lourds », à savoir les métros et les tramways.
Suite à un vote, deux entreprises ont été sélectionnées. Kéolis Lyon pour les bus, RATP pour « modes lourds ».
Selon Bruno Bernard, président (Les écologistes) du Sytral : « La concurrence nous a permis d’obtenir des offres au juste prix, très proches de nos estimations ».
Le montant des contrats attribués est important : 1,6 milliard pour les bus, avec près de 3 000 agents et plus de 2 milliards pour les métros, avec 1 600 agents.
Les négociations de ces nouveaux contrats ont porté notamment sur la ponctualité. Le Sytral a indiqué que « taux de disponibilité » serait renforcé dès le début du contrat avec « une progression dans le - ». Concrètement, sur la ligne B, “l’engagement est de 99,35% en 2025 et de 99,80% en 2034”. Une possible amélioration en vue pour les usagers quotidiens de cette ligne qui a connu de nombreux problèmes lors de sa mise en mode automatique et de son extension aux Hôpitaux Sud.
La ponctualité, la régularité et la qualité de l’offre de transports en commun constituent le principal levier de la satisfaction de nos voyageurs et de l’attractivité de nos réseaux.
Bruno Bernard, président (EELV) du Sytral
En plus de ces contrats, un nouveau venu est apparu dans le paysage lyonnais. Une entreprise publique locale chargée de la relation avec les utilisateurs a été créée. Elle aura la lourde responsabilité de renseigner les voyageurs.
Dans les contrats, il était stipulé que « La satisfaction des usagers sera mesurée au quotidien, notamment sur les attentes des passagers : régularité et ponctualité, information voyageurs, état et propreté, relation aux usagers, confort et accès au réseau.
L’usage dira si les deux opérateurs, concurrents, accepteront de relever des défis communs comme par exemple lors d’une panne de métro avec la mise en place rapide de bus relais.
Malgré les communiqués officiels saluant cette nouvelle répartition des tâches, un changement majeur s’annonce. Un changement important, un coup dur et un manque à gagner pour l’opérateur historique lyonnais. Kéolis s’est taillé la « part de Lyon », il va désormais falloir partager le gâteau.
En arrivant dans la capitale des Gaules, la RATP pose les bases de l’avenir, qui, à plusieurs reprises, avait postulé pour remporter ces contrats.
Comme le prévoit la loi, les salariés ne devraient subir aucune conséquence de ces changements. Mais certains seront donc employés par la RATP, tandis que d’autres resteront sous pavillon Kéolis. Les salaires et avantages sociaux doivent être maintenus.
Une inconnue demeure : la qualité du dialogue social. Par le passé, de nombreux mouvements de grève avaient perturbé le réseau. Le directeur de la RATP Dev Lyon a assuré vouloir « établir un dialogue transparent et garantir la base sociale ». De son côté, Marie-Ange Debon, Présidente du Directoire du Groupe KEOLIS, a indiqué vouloir faire de Keolis Lyon « une entreprise avec une mission qui accompagnera les ambitions de SYTRAL Mobilités sur le plan social, sociétal et environnemental. »
Pour les utilisateurs, rien ne changera au quotidien. Titres, abonnements, Allo Tcl… Tout restera pareil, «ce sera transparent pour nos clients», nous assurons les opérateurs.