Permis de courtier immobilier qui a soumis de fausses offres immobilières pour faire monter les prix pendant la pandémie de COVID-19 avec son associé Jonathan Dauphinais-Fortin a été suspendu de façon permanente.
En septembre dernier, Mme Girouard a été suspendue pour 14 ans et condamnée à une amende de 50 000 $.
Dans un jugement de 50 pages publié le 27 novembre, le comité de discipline de l’OACIQ a conclu qu’afin de protéger le public, Mme Girouard ne pouvait plus exercer la profession de courtier immobilier et a rejeté la réintégration professionnelle de la femme dont le permis avait été suspendu.
Le comité est d’avis que les infractions commises par le mis en cause :
- Compromettre sérieusement la protection du public ;
- Frapper durement l’image de la profession et la probité de tous les courtiers ;
- Porter atteinte à l’intégrité et à la dignité de la profession ;
- Sont au cœur du métier ;
- Faire de l’ombre à la nécessaire collaboration entre courtiers, pierre angulaire du courtage immobilier ;
- Ils ont de graves conséquences pour les personnes impliquées.
« Dans ce cas-ci, on arrive à la conclusion que pour protéger le public, le mis en cause ne doit plus faire partie de la profession. Autrement dit, la protection du public contre-indique la réintégration du mis en cause», peut-on lire dans le jugement.
Le comité considère également que Mme Girouard « ne possède pas les qualités requises pour travailler dans le domaine du courtage immobilier ».
Au moment d’écrire ces lignes, Christine Girouard proposait encore une formation pour devenir assistante immobilière sur ses réseaux sociaux.
De son côté, l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) se dit satisfaite de la décision rendue dans le dossier Christine Girouard. « L’APCIQ dénonce fermement tous les actes illégaux qui peuvent être commis par les courtiers immobiliers et qui portent atteinte à la qualité du travail effectué par la grande majorité des courtiers. Ces derniers exercent également pleinement leurs fonctions de manière éthique, dans l’intérêt des clients acheteurs et vendeurs et dans le plein respect de la Loi sur le courtage immobilier », a indiqué l’association dans un communiqué.
« De fausses promesses d’achat »
Christine Girouard est une courtier bien connue qui a déjà participé à une émission de télé-réalité québécoise qui suit les meilleurs agents immobiliers de la province. Elle a été condamnée à une amende de 50 000 $, tandis que M. Dauphinais-Fortin a été condamné à une amende de 10 000 $.
Les deux courtiers ont été suspendus en mai 2023 après La presse a publié un article sur leurs pratiques, notamment un cas où un acheteur a fini par payer 40 000 $ de plus que son offre initiale en raison d’une fausse offre.
En février 2022, cet acheteur avait offert 410 000 $ pour une maison inscrite au prix de 399 700 $ que Mme Girouard travaillait à vendre, selon le comité de discipline de l’OACIQ. Mme Girouard a alors demandé à M. Dauphinais-Fortin de présenter une deuxième offre. Ce dernier a alors convaincu son épouse de lui faire une offre de 370 000 $, tout en lui assurant que celle-ci ne serait jamais acceptée.
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Après avoir appris qu’une deuxième offre avait été faite, l’acheteur a augmenté son offre à 450 000 $.
En juin 2022, Mme Girouard et M. Dauphinais-Fortin ont tenté une autre opération similaire en présentant une fausse offre signée par un des amis de M. Dauphinais-Fortin. Cette vente a finalement échoué.
Mme Girouard a également été reconnue coupable d’autres infractions, notamment avoir menti à des acheteurs potentiels en octobre 2021 au sujet d’une offre plus élevée. Elle fera face à une deuxième audience disciplinaire cet automne pour d’autres infractions présumées.
Dans deux décisions distinctes, le comité de discipline de l’OACIQ a d’abord expliqué qu’il avait décidé de ne pas suspendre définitivement Mme Girouard et M. Dauphinais-Fortin, en partie parce qu’ils n’avaient pas d’antécédents disciplinaires. Il estime néanmoins que leurs délits sont « très graves » et justifient de lourdes sanctions.
Sur Instagram, Mme Girouard se présente comme une « coach de courtiers immobiliers à succès ».
Les enchères aveugles, dans lesquelles des acheteurs potentiels font une offre sur une propriété sans connaître les détails des autres offres, sont une pratique courante dans tout le pays. Au Québec, la loi interdit aux agents immobiliers de divulguer le détail des offres concurrentes.
Les critiques de cette pratique affirment que les enchères aveugles contribuent à faire monter les prix. Le parti Québec Solidaire a fait pression pour qu’ils soient interdits, mais sans succès.
Au niveau fédéral, le gouvernement libéral avait promis lors de la campagne électorale de 2021 d’introduire une déclaration des droits de l’acheteur qui comprendrait un plan national visant à mettre fin aux enchères aveugles, mais la mesure ne s’est pas concrétisée. ne se concrétise jamais.
En décembre dernier, l’Ontario a adopté de nouvelles règles qui donnent aux vendeurs la possibilité de recourir à un processus d’enchères ouvertes.
Andrew Harrild, courtier immobilier chez Property.ca, affirme que cette décision pourrait contribuer à accroître la transparence pour les acheteurs – si les vendeurs sont prêts à partager des informations sur les offres concurrentes.
“Dans un marché très favorable aux vendeurs, un processus ouvert empêcherait les guerres d’enchères de devenir incontrôlables”, a-t-il déclaré. Je pense que c’est un pas dans la bonne direction.
Il a ajouté qu’il peut être « très obscur et inconfortable » pour les acheteurs de rivaliser avec presque aucune information sur les autres offres.
Cependant, M. Harrild a déclaré que l’ouverture des enchères n’empêcherait pas complètement la fraude, car les courtiers pourraient toujours soumettre de fausses offres qui encourageraient les acheteurs à augmenter leurs offres.
« Si quelqu’un veut frauder, il trouvera toujours un moyen de contourner les règles », a-t-il souligné. Cela pourrait aider, mais je ne pense pas que cela éradiquerait complètement la fraude.
Avec les informations de Maura Forrest de La Presse Canadienne