Par
Gilles Patry
Publié le
14 décembre 2024 à 9h20
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Nous sommes encore loin d’un premier coup de tonnerre envisagé il y a 10 ans ; une première phase de travaux, disait-on à l’époque. LE Projet de contournement Sud-Ouest de Cherbourg-en-Cotentin (Manche) était, une nouvelle fois, à l’ordre du jour du séance plénière de conseil départemental Pourquoi vendredi 13 décembre 2024. «Un projet dont on parle depuis longtemps», a concédé le président Jean Morin.
Après une phase de consultationle projet routier entre dans une étape qui doit conduire àélaboration d’un itinéraire final. Parmi les six zones considérées, deux résistent :
- Le SO3 qui « permet une bonne desserte de Cherbourg-en-Cotentin avec un impact environnemental limité et un coût des travaux estimé à 70/80 millions d’euros » ;
- Et le SO5 qui “présente une desserte vers l’ouest plus lointain de Cherbourg mais permet la réutilisation et l’adaptation” des itinéraires existants pour un coût de 55/65 millions d’euros et “un impact environnemental minime par rapport aux autres axes”.
« Nous allons continuer études en tenant compte du point de vue de Projet industriel Orano. » Le contournement vise à faciliter la circulation routière vers le site de La Hague, qui fera passer, au cours de la prochaine décennie, de 6 000 à 16 000 emplois pendant la phase de construction de la nouvelle piscine, en soulageant la circulation à Cherbourg, notamment dans le secteur de la gare SNCF. «Le choix d’une variante sera discuté dans le cadre d’une nouvelle phase de consultation», a indiqué Axel Fortin Larivière, vice-président responsable des déplacements.
« Un projet obsolète »
“Ce projet est une véritable scène d’opéra, du pur TF1”, s’est exclamé Thierry Letouzé, au nom de ses confrères minoritaires. Nous sommes sur le point de dépenser 100 millions d’euros et nous ne rêvons pas. » La gauche a demandé un « report de la délibération ». Elle est « pour un contournement, résolument pour, mais avec une approche moderne » qui prend en compte le changement climatique. Elle appelle à une « sobriété élémentaire » et se positionne « contre un projet coûteux ». «Nous voulons travailler sur un autre projet», a résumé Dominique Hébert. Le projet qui nous est proposé aujourd’hui date des années 1980 ; c’est obsolète. Nous voulons un projet pour l’avenir. » Emmanuelle Bellée a réclamé « une pause », voire un arrêt du projet.
«J’ai de la difficulté à vous suivre», a réagi Jean Morin. Je ne dirai pas que nous allons de surprise en surprise, mais ce projet a été réclamé par vos prédécesseurs. J’apprends aujourd’hui qu’il ne convient plus même si nous avons ouvert ce dossier à votre demande. En reculant, en reportant sans cesse, on avancera vers l’abandon. Tout est sujet à débat. Tout doit être construit. Le projet commence. » Selon l’opposition, la Région se désengagerait. « Il maintient son financement ; l’intention est toujours là», a assuré le président du Département.
“A la demande du maire de Cherbourg”
Philippe Bas, porte-parole de la majorité, est revenu sur le terrain.aspect écologique : « Ce projet ne sera réalisé que s’il respecte le Code de l’Environnement ; C’est la loi ! Je vous rappelle que nous avons convenu de relancer ce projet, avant les élections départementales, à la demande du maire de Cherbourg. Jacques Coquelin, vice-président aux finances, a proposé de mobiliser les fonds prévus pour le désenclavement du Val-de-Saire : « Vous ferez le bonheur des élus ».
Isabelle Fontaine fait écho au positionnement des maires de Douve-Divette : « Il est important d’avancer. Faut-il attendre un accident grave pour réagir ? » Philippe Gosselin a dénoncé « un manque de cohérence » à la gauche cherbourgeoise.
Le rapport, qui prévoit la poursuite des études sur la zone SO3 « accompagnée du SO5 » et la zone SO5 seule, a été approuvé par l’assemblée : 42 pour, 9 contre et 3 abstentions. Le tracé définitif, qui confirmera le projet, sera connu en vue d’une enquête publique prévue fin 2027 afin d’obtenir des autorisations environnementales et une déclaration d’utilité publique courant 2028.
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