Comment relancer les voitures électriques, alors que leurs ventes peinent en Europe ? Une nouvelle fois, en novembre, les statistiques confirment l’effondrement du marché en Allemagne avec 35 167 véhicules vendus, soit 22 % de moins qu’un an plus tôt. La chancelière allemande plaide pour la mise en place d’une prime européenne. Olaf Scholz a fait cette proposition, mardi 10 décembre, après avoir visité l’usine du constructeur Ford à Cologne, en grande difficulté.
Une des raisons de cette désaffection est que les consommateurs jugent les prix trop élevés. Il faut débourser 52 700 euros pour une voiture électrique neuve, contre 44 600 euros pour une motorisation thermique. Les prix se sont envolés depuis que l’Etat allemand, en quête d’économies, a brutalement mis un terme aux primes d’aide à l’achat. Ce bonus permettait d’économiser jusqu’à 7 000 euros si l’on ajoutait les aides supplémentaires versées par les constructeurs.
La fin de cette poussée a fait plonger les ventes en Allemagne et amplifié les difficultés des constructeurs face à la concurrence croissante de la Chine. Volkswagen, le plus grand constructeur automobile européen, envisage de fermer deux usines et Ford, dont le siège européen est en Allemagne, a récemment annoncé un plan visant à supprimer 2 900 emplois dans le pays d’ici 2027.
Fleuron de l’industrie outre-Rhin, le secteur automobile est en perte de vitesse. Ces dernières semaines, l’économie a été au cœur de la campagne législative qui aura lieu le 23 février. Devant les salariés de Ford, Olaf Scholz a promis de soutenir le marché électrique. La meilleure façon d’y parvenir, selon le chancelier, est de mettre en place une prime européenne qui serait bien plus efficace, selon lui, qu’une aide nationale isolée. « Nous voulons aussi que toute l’Europe fasse un effort »» a déclaré Olaf Scholz.
Une autre possibilité serait une aide du gouvernement allemand, après approbation des autorités européennes, « se concentrer sur ce qui est produit ici »a poursuivi le chancelier allemand. Un tel modèle existe déjà en France : les primes à l’achat de voitures électriques, elles aussi en baisse drastique, y sont versées selon un catalogue complet de critères environnementaux, prenant également en compte la production et le transport. Les voitures électriques produites en Chine à partir d’électricité à base de carbone sont ainsi exclues du système.