Selon les auteurs, les flux d’investissement d’impact attirés par la région en 2022 sont estimés à 2,51 milliards de dollars sur un total de 20,57 milliards de dollars à l’échelle mondiale. Ces flux restent toutefois relativement limités par rapport à ceux des IDE (70,15 milliards de dollars en 2021) et de l’aide publique au développement (53,97 milliards de dollars en 2021).
Partant d’une base faible, l’investissement à impact a connu une croissance annuelle composée d’environ 18 % à l’échelle mondiale entre 2017 et 2022. Ce taux varie selon les régions. Il est en moyenne de 14,2 % par an en Afrique subsaharienne, contre 53,4 % aux États-Unis et au Canada, 33,3 % en Europe et 0,44 % dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
À cet égard, le rapport précise qu’il n’existe pas de définition unanime de l’investissement d’impact dans la littérature, tout en soulignant que ce type d’investissement repose sur deux concepts clés : l’intentionnalité et l’additionnalité. Tout d’abord, il doit y avoir une intention de générer un impact social, environnemental et économique positif avant l’allocation du capital, tout en recherchant la durabilité financière, c’est-à-dire des rendements financiers attendus allant de très concessionnels à des rendements supérieurs à ceux du marché.
Pratiques environnementales
Les concepts d’intentionnalité et d’additionnalité distinguent les investisseurs d’impact des autres investisseurs qui recherchent un rendement financier, même s’ils peuvent également avoir des impacts positifs et d’excellentes pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
Fondation de droit français dont la mission est d’influencer le débat international sur le développement en s’appuyant sur les résultats de la recherche, la FERDI a identifié 255 investisseurs à impact actifs en Afrique qui répondent à toutes les caractéristiques de cette industrie récente sur le continent. Ces investisseurs d’impact ont environ 25 milliards de dollars d’actifs sous gestion.
Les fonds avec les montants réels les plus élevés ont été créés au cours de « les années d’exubérance » de l’industrie de l’investissement d’impact en Afrique (2002-2018). La création de fonds d’investissement d’impact a en effet été stoppée ou largement ralentie par la pandémie de Covid-19. La plupart des fonds opérant en Afrique ne sont pas originaires du continent. Les investisseurs locaux ne représentent que 16 % du total des actifs sous gestion.
À un autre niveau, les portefeuilles des investisseurs d’impact sont concentrés dans une poignée de pays de la région subsaharienne. L’analyse de ces portefeuilles montre que la majorité des entreprises ciblées par les investisseurs d’impact sont situées au Nigéria, en Afrique du Sud et au Kenya.
Les fonds d’impact de taille moyenne (entre 1 et 250 millions de dollars d’actifs sous gestion) représentent plus de 50 % du total des fonds répertoriés. Les 18 méga-fonds identifiés (plus d’un milliard de dollars d’actifs sous gestion) ne représentent que 7,1 % du nombre total de véhicules d’investissement d’impact opérant dans la région, mais monopolisent plus de 80 % du total des actifs sous gestion.
Statut légal
La répartition des investisseurs d’impact par statut juridique révèle que près de 85% d’entre eux sont des acteurs privés indépendants. Bien que ces investisseurs utilisent différents types d’instruments financiers (fonds propres, mezzanine, dette, garantie, etc.), le financement en fonds propres représente environ 50% des apports.
Les principaux secteurs qui attirent l’attention des investisseurs à impact en Afrique sont l’agriculture, la finance, l’énergie, la santé et la technologie. La prédominance de ces secteurs reflète les thématiques clés et les défis de développement du continent, ainsi que la possibilité d’investir dans des entreprises rentables. Les fonds d’impact sont cependant quasi absents dans le secteur des hydrocarbures, des grandes entreprises de télécommunications et ne ciblent généralement pas les entreprises matures.
Woladouka n’est PAS