Le secteur de l’huile d’olive cherche des solutions au changement climatique

Le secteur de l’huile d’olive cherche des solutions au changement climatique
Le secteur de l’huile d’olive cherche des solutions au changement climatique

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Une branche d’olivier près de Fuerte del Rey, dans le sud-est de l’Espagne.
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN

« Le changement climatique est déjà une réalité, nous devons nous y adapter »a martelé Jaime Lillo, directeur exécutif du Conseil oléicole international (COI), mercredi 26 juin, à l’occasion du premier Congrès mondial de l’huile d’olive, qui rassemble 300 participants à Madrid jusqu’au vendredi 28 juin.

UN “réalité” douloureux pour l’ensemble du secteur, confronté depuis deux ans à une baisse de production d’une ampleur sans précédent, sur fond de canicules et de sécheresse extrême dans les principaux pays producteurs, comme l’Espagne, la Grèce et l’Italie.

Selon la COI, la production mondiale est passée de 3,42 millions de tonnes en 2021-2022 à 2,57 millions de tonnes en 2022-2023, soit une baisse d’environ un quart. Et au vu des données transmises par les 37 États membres de l’organisation, elle devrait à nouveau baisser en 2023-2024 pour atteindre 2,41 millions de tonnes.

Cette situation a provoqué une flambée des prix, allant de 50 % à 70 % selon les variétés concernées au cours de l’année écoulée. En Espagne, qui fournit la moitié de l’huile d’olive mondiale, les prix ont même triplé depuis début 2021, au grand dam des consommateurs.

« Complexes de scénarios »

La tension sur les marchés et la flambée des prix ont constitué un +stress test+ particulièrement délicat pour notre secteur. Nous n’avons jamais vécu cela auparavant », a assuré Pedro Barato, président de l’Organisation interprofessionnelle de l’huile d’olive espagnole.

« Nous devons nous préparer à des scénarios de plus en plus complexes pour faire face à la crise climatique » il a poursuivi en comparant la situation vécue par les oléiculteurs à «turbulence” qu’a connu le secteur bancaire lors de la crise financière de 2008.

Les perspectives ne sont en réalité pas très encourageantes.

Aujourd’hui, plus de 90 % de la production mondiale d’huile d’olive provient du bassin méditerranéen. Or, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), cette région – décrite comme une «point chaud« Changement climatique – réchauffement 20 % plus rapide que la moyenne.

Une situation qui pourrait affecter la production mondiale à long terme.»Nous sommes confrontés à une situation délicate »qui implique « changer la façon dont nous traitons les arbres et les sols »résume Georgios Koubouris, chercheur à l’Institut grec de l’olivier.

« L’olivier est l’une des plantes les mieux adaptées à un climat sec. Mais en cas de sécheresse extrême, il active des mécanismes pour se protéger et ne produit plus rien. Pour avoir des olives, il faut un minimum d’eau »insiste Jaime Lillo.

Génétique et goutte à goutte

Parmi les solutions avancées à Madrid figure la recherche génétique : depuis plusieurs années, des centaines de variétés d’oliviers sont testées afin d’identifier les espèces les mieux adaptées au changement climatique, notamment en fonction de leur date de floraison.

Oliveraies près de Baños de la Encina dans le sud-est de l’Espagne.
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN

Le but est de trouver « des variétés qui ont besoin de moins d’heures de froid en hiver et qui résistent mieux au stress causé par le manque d’eau à certains moments clés » de l’année, comme le printemps, résume Juan Antonio Polo, responsable des questions technologiques au COI.

L’autre grand domaine sur lequel travaillent les scientifiques concerne l’irrigation, que le secteur souhaite développer via le stockage des eaux de pluie, le recyclage des eaux usées ou encore le dessalement de l’eau de mer, tout en améliorant sa “efficacité”.

Il s’agit d’abandonner la« irrigation de surface” et de généraliser le “systèmes goutte à goutte“, qui apportent de l’eau”directement aux racines des arbres » et aider à prévenir les pertes, insiste Kostas Chartzoulakis, de l’Institut grec de l’olivier.

Pour s’adapter à la nouvelle donne climatique, une troisième option, plus radicale, est également envisagée : abandonner la production dans certaines zones, qui pourraient devenir inadaptées car trop désertiques, et la développer dans d’autres.

Ce phénomène « a déjà commencé« , bien qu’à petite échelle, avec la montée de « nouvelles plantations“dans des régions jusqu’alors étrangères à la culture de l’olivier, précise Jaime Lillo, qui dit “optimiste” pour l’avenir, malgré les défis auxquels le secteur est confronté.

«« Grâce à la coopération internationale, nous trouverons petit à petit les solutions. »Il promet.

AFP/VNA/CVN

 
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