Les incertitudes géopolitiques, notamment liées aux élections à travers le monde comme les élections parlementaires anticipées en France ou la présidentielle américaine, constituent un risque accru pour l’économie britannique, a estimé jeudi la Banque d’Angleterre (BoE).
“Les incertitudes politiques liées aux prochaines élections dans le monde se sont accrues”, s’inquiète l’institution monétaire dans son rapport semestriel sur la stabilité financière.
De quoi « rendre les perspectives économiques mondiales plus incertaines », « accroître les pressions sur la dette souveraine » ou encore accentuer les « risques géopolitiques », autant de paramètres qui influencent à leur tour la stabilité financière du Royaume-Uni, détaille le Comité de politique financière (FPC) du la BoE, auteur du rapport.
Le Royaume-Uni organisera également ses propres élections générales le 4 juillet – mais les membres de la BoE sont restés silencieux sur la question depuis l’annonce du vote, afin de ne pas paraître influencer le résultat.
Les investisseurs continuent cependant « d’accorder de moins en moins d’importance aux risques qui pèsent sur les perspectives macroéconomiques », ce qui rend les prix des actifs vulnérables à une « correction significative » à la baisse en cas de croissance atone, d’inflation plus persistante que prévu ou de dégradation de l’économie. la situation géopolitique, prévient le FPC.
« L’adaptation à un environnement de taux élevés » dans le monde n’est pas non plus achevée, prévient-il.
Lors de sa réunion de juin, la Banque d’Angleterre (BoE) a sans surprise maintenu son taux directeur inchangé, malgré un retour de l’inflation britannique vers son objectif de 2%, l’institution monétaire voulant s’assurer que la croissance des prix resterait modérée pendant longtemps.
Bien que « de nombreux ménages britanniques, y compris les locataires, restent sous la pression de l’augmentation du coût de la vie et des taux d’intérêt élevés », le Comité estime qu’ils restent résilients, tout comme les entreprises du secteur privé.
Le secteur bancaire national, « bien capitalisé » et doté de « solides niveaux de liquidités », a « la capacité de soutenir les ménages et les entreprises si les conditions économiques et financières venaient à se dégrader substantiellement ».
Le FPC souligne toutefois que les acteurs financiers non bancaires continuent de présenter un niveau de vulnérabilité « élevé », notamment dans le secteur du capital-investissement, où il recommande d’améliorer la transparence et la gestion des risques.
Moins réglementés que les grandes banques, ces acteurs de la « finance fantôme » peuvent être à l’origine de chocs importants. En septembre 2022, le coût de la dette britannique à très long terme s’était envolé à la suite des annonces budgétaires massives et non chiffrées de l’éphémère gouvernement de Liz Truss.
Un mouvement exacerbé par les investissements des fonds de pension, qui ont contraint la BoE à intervenir.
La FPC a également dévoilé jeudi les deux scénarios sur lesquels la BoE testera la résistance des grands établissements bancaires, l’un impliquant un choc d’offre, et l’autre un choc de demande, lors d’un “stress test” dont les résultats sont attendus en fin d’année.
Alors que les banques reçoivent traditionnellement les paramètres qu’elles utilisent ensuite pour tester leur propre bilan, cette fois-ci, les banques soumettront leur bilan par rapport auquel les régulateurs effectueront ensuite eux-mêmes des tests.
Les incertitudes géopolitiques, notamment liées aux élections à travers le monde comme les législatives anticipées en France ou l’élection présidentielle américaine, constituent un risque accru pour l’économie britannique, a estimé jeudi la Banque d’Angleterre (BoE). « Les incertitudes politiques liées aux prochaines élections à travers le monde ont augmenté », s’inquiète…
