Pourquoi les utilisateurs de Blablacar ne recevront plus leur bonus

Pourquoi les utilisateurs de Blablacar ne recevront plus leur bonus
Pourquoi les utilisateurs de Blablacar ne recevront plus leur bonus

Le message est arrivé tard mercredi dans les boîtes mail des utilisateurs de la plateforme de covoiturage française Blablacar. « Nous vous contactons pour vous informer que nous sommes contraints de retirer l’offre de bienvenue de 25 euros en raison de l’annulation par le Conseil d’État du décret conditionnant sa mise en œuvre. » Le 25 juin, la plus haute juridiction de l’ordre administratif français avait annulé le système de bonus mis en place par le ministère de la Transition écologique pour encourager le covoiturage.

Ce procédé de « certificats d’économie d’énergie » permettait à la société Blablacar de verser de l’argent à ses adhérents pour leur premier trajet ou de récompenser les usagers les plus fréquents. Cela ne sera plus possible. Et c’est un véritable coup dur pour la plateforme mais aussi pour le ministère de la Transition écologique, qui misait massivement sur ce système pour encourager le covoiturage.

Un contrat secret avec TotalEnergies

Dans son message envoyé à ses adhérents, Blablacar tente d’expliquer pourquoi la justice lui a donné tort. Et ce n’est pas si simple. Bref, on peut parler du principe du « pollueur-payeur ». Pour financer certaines actions en faveur des économies d’énergie, l’État impose aux grandes entreprises jugées polluantes, comme TotalEnergies, de rémunérer des actions menées par d’autres. La société Comuto qui exploite la plateforme en profite largement, notamment via l’attribution de « certificats d’économie d’énergie » payés par le géant des hydrocarbures TotalEnergies, avec lequel elle avait conclu un contrat quelque peu secret.

Un système validé par le gouvernement, qui pensait avoir trouvé le moyen d’économiser de l’argent public pour encourager le covoiturage. Le problème est que le processus n’a pas été très équitable entre les acteurs. La compagnie Flixbus, principal concurrent de Blablacar sur les autocars longue distance, a donc saisi le Conseil d’Etat, qui lui a donné raison, dénonçant notamment “un effet d’aubaine” lors de la mise en place d’une prime de 100 euros l’an dernier. « Cela a pu conduire une grande partie de ceux qui pratiquaient auparavant le covoiturage sans recourir aux plateformes électroniques de covoiturage à s’inscrire pour bénéficier de cette aide financière ponctuelle et, par ailleurs, d’un report au détriment d’autres modes de transport plus économes en énergie, comme le le train, ne peut être exclu», critique le Conseil d’Etat.

Plus de 20 millions d’utilisateurs en France

Interrogé par nos confrères de Monde, un responsable de Flixbus estime que « cette concurrence a été favorisée par une manne financière indue » perçue par Blablacar. « Nous partageons votre déception. Pour beaucoup d’entre vous, le covoiturage est une solution efficace pour économiser de l’argent et réduire l’impact environnemental de vos déplacements. Vous pouvez compter sur notre engagement pour défendre cette vision », a répondu Blablacar à ses adhérents. En France, la plateforme compte plus de 20 millions d’utilisateurs. « Soixante pour cent de la population entre 18 et 35 ans est inscrite », peut-on lire sur son site.

 
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