Bank Al-Maghrib abaisse le taux directeur de 25 points de base à 2,75%

Bank Al-Maghrib abaisse le taux directeur de 25 points de base à 2,75%
Bank Al-Maghrib abaisse le taux directeur de 25 points de base à 2,75%
Le Conseil d’administration de Bank Al-Maghrib a tenu mardi 25 juin sa deuxième réunion trimestrielle de l’année 2024. Le Conseil a jugé que le resserrement calibré de la Politique monétaireun suivi régulier de la transmission de ses décisions, ainsi que des mesures mises en place par le Gouvernement pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages et certaines activités économiques ont permis des avancées très notables en matière de retour desinflation à des niveaux conformes à l’objectif de stabilité des prix et de préservation de la reprise post-covid de l’activité économique. Dans ces conditions, et après avoir maintenu le taux directeur inchangé depuis quatre réunions consécutives, il a décidé de le réduire de 25 points de base à 2,75%. Cela dit, le Conseil continuera de suivre de près l’évolution de la situation économique et de l’inflation, tant au niveau national qu’international.

Au niveau international, le Conseil a noté la relative résilience de l’activité économique et le déclin de pressions inflationnistes qui devrait se poursuivre, quoique à un rythme plus lent que prévu en mars dernier. Ces perspectives restent toutefois entourées d’un niveau élevé d’incertitude, notamment lié à la persistance des tensions géopolitiques et des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient.

Au niveau interne, le comptes nationaux annuels publié par le Professionnel de santé pour 2023 indiquent, par rapport aux données trimestrielles relatives à la même année, un rythme plus rapide des activités non agricoles ainsi qu’une nette amélioration de la consommation des ménages. Compte tenu des indicateurs infra-annuels disponibles, ces informations suggèrent une trajectoire relativement plus élevée pour la croissance non agricole qui devrait être soutenue à moyen terme notamment par la dynamique attendue des investissements publics et privés.

En ce qui concerne lainflation intérieure, après des taux de 6,6% en 2022 et de 6,1% en 2023, il est revenu à des taux bas ces derniers mois, portés principalement par l’apaisement des pressions extérieures et la baisse des prix des produits alimentaires aux prix volatils. Compte tenu de ces acquis et de la reprise du processus de décompensation, il devrait terminer l’année en cours avec un taux moyen de 1,5% et s’élever à 2,7% en 2025. Sa composante sous-jacente, qui reflète l’évolution fondamentale des prix, s’est établie à 2,1% sur moyenne sur les cinq premiers mois de l’année et devrait rester proche de ce niveau d’ici fin 2025.

Le Conseil a également pris note du bon ancrage des anticipations d’inflation, révélé par l’enquête trimestrielle des Banque Al-Maghrib d’experts en secteur financier. Celles-ci ont enregistré une baisse significative, tombant au deuxième trimestre de l’année à 2,7% pour l’horizon 8 trimestres et à 2,8% pour l’horizon 12 trimestres.

Quant à la transmission des décisions de politique monétaire antérieures aux conditions financières, les taux débiteurs de banques sont restés quasiment stables pour le deuxième trimestre consécutif, leur hausse cumulée entre le début du resserrement monétaire en septembre 2022 et le premier trimestre 2024 s’établissant ainsi à 116 pb. La hausse des tarifs a davantage touché les entreprises que les particuliers et a été moins importante pour les TPME que pour les grandes entreprises.

Voici les prévisions macroéconomiques actualisées de BAM.

Croissance des exportations en 2024 et 2025

En matière de comptes extérieurs, après une quasi-stagnation en 2023, exportations des biens devraient s’améliorer de 4,4% en 2024 et de 8,9% en 2025, tirée principalement par les ventes de industrie automobile et de phosphates et dérivés qui atteindraient respectivement 185,1 milliards et 88,5 milliards de dirhams en 2025. Parallèlement, et après une baisse de 2,9% en 2023, les importations augmenteraient de 6,1% puis de 9,7%, en lien notamment avec une hausse des acquisitions de capitaux. et des biens de consommation, tandis que la facture énergétique devrait connaître une réduction cette année, suivie d’une augmentation de près de 5% en 2025 à 125,1 milliards de dirhams. De leur côté, les recettes voyages devraient poursuivre leur performance avec des hausses annuelles de 5,8% pour s’établir à 117,2 milliards en 2025. De même, les données disponibles suggèrent une poursuite de la tendance haussière des transferts en provenance des MRE, avec des améliorations de 1,9% cette année et de 5,3 % en 2025 à 123,7 milliards de dirhams. Dans ces conditions, et après une réduction exceptionnelle à 0,6% du PIB en 2023, le déficit courant serait de l’ordre de 1,7% du PIB en 2024 et de 2,7% en 2025. Par ailleurs, les recettes d’IDE, après un niveau relativement faible en 2023 équivalent à 2,4% du PIB, se renforcerait à près de 3,1% du PIB en 2024 et 2025. A terme, et compte tenu des prévisions de financements extérieurs du Trésor, les avoirs de réserves officielles continueraient à se renforcer pour atteindre 382 milliards de dirhams à fin 2024 et 395,6 milliards à fin 2025, représentant ainsi une couverture d’environ 5 mois et demi d’importations de biens et services.

Le besoin de liquidité des banques devrait diminuer en 2024

En ce qui concerne la conditions monétairesle besoin de liquidité bancaire devrait s’atténuer légèrement, passant de 111,4 milliards de dirhams fin 2023 à 109,8 milliards de dirhams fin 2024, avant de se creuser à 133,6 milliards fin 2025, porté principalement par l’expansion prévue de la monnaie fiduciaire. Compte tenu de ces évolutions, des prévisions de croissance non agricole et des attentes du système bancaire, la croissance du crédit au secteur non financier devrait s’accélérer de 2,7% en 2023 à 4,4% en 2024 et à 5,2% en 2025. Concernant le taux de change effectif réel, compte tenu du différentiel d’inflation avec les principaux partenaires commerciaux et concurrents et de sa hausse en termes nominaux, il devrait poursuivre sa légère appréciation à des taux de 0,5% en 2024 et de 0,2% en 2025 après 0,8% en 2023.

Stabilité du déficit budgétaire

Au niveau des finances publiques, l’exécution budgétaire pour les cinq premiers mois de 2024 fait apparaître une amélioration de 10,8% des recettes ordinaires tirée par l’augmentation des recettes fiscales. Dans le même temps, les dépenses globales ont augmenté de 1,2%, tirées par les dépenses en biens et services, tandis que les charges d’indemnisation et les dépenses d’investissement ont diminué. Au vu de ces acquis, l’ouverture de crédits additionnels au titre du budget général d’un montant de 14 milliards de dirhams, dont près de la moitié consacrée aux augmentations de salaires décidées dans le cadre du dialogue social, ainsi que l’actualisation de ses projections macroéconomiques, a indiqué Banque Al. -Maghrib attend une stabilité du déficit budgétaire à 4,4% du PIB cette année et sa réduction à 4,1% en 2025.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La Bourse de Paris termine dans le rouge, plombée par la chute d’Airbus
NEXT Bank Al-Maghrib réduit son taux directeur de 25 points de base