Dans une interview au « SonntagsZeitung » et au « Matin Dimanche », Mario Iriminger, patron de Migros, a annoncé vouloir se concentrer davantage sur les articles de marque propre. «Migros ne peut pas jouer simultanément sur un nombre infini de scènes. Migros est essentiellement un distributeur de produits alimentaires avec une industrie intégrée de marques propres. C’est là que nous voulons revenir », explique-t-il.
Il s’agit d’une « rupture radicale » avec la stratégie actuelle, dit-il lui-même. Jusqu’à présent, le géant orange comptait également sur des articles de marque plus chers pour attirer une clientèle plus large. Le choix des produits qui seront retirés de son assortiment n’est pas encore défini, sauf qu’ils seront les moins demandés par les clients.
Pour expliquer cette révolution dans sa gamme de produits, Mario Irminger note que Migros s’attend à «une diminution du pouvoir d’achat moyen» en Suisse. Cela s’explique d’une part par le vieillissement de la population – le pouvoir d’achat chute d’environ 30 % à la retraite – et par l’augmentation des charges fixes des ménages, alors que leurs salaires n’augmentent que faiblement. Ce qui leur laisse toujours moins d’argent pour se nourrir. « Les articles de marques populaires sont incontestés, nous continuerons à les proposer. En revanche, nous allons supprimer de l’assortiment certains articles de marque moins populaires, afin de pouvoir à nouveau augmenter la part des marques propres, qui s’élève actuellement à plus de 80%», explique-t-il. Par ailleurs, à l’avenir, il y aura plus de petits que de grands magasins à l’enseigne orange, a annoncé le patron.
Ces changements font partie la restructuration du géant orangele plus important de son histoire, qui se traduira par au moins 800 emplois de moins d’ici fin 2024 (voir encadré) et une réduction du chiffre d’affaires de 3 milliards de francs.
Moins de postes supprimés
Jusqu’à présent, Migros a rendu publiques environ 700 suppressions d’emplois et en a annoncé 1 500 au total. Ces postes seront supprimés “dans différents domaines”, selon le patron de Migros. « Si nous vendons désormais tous les marchés spécialisés, nous devons malheureusement nous séparer du personnel administratif, logistique et informatique, car ces fonctions sont également supprimées. Mais nous l’avons anticipé et avons déjà transformé de nombreux emplois permanents en emplois temporaires ou en postes vacants. Le patron assure qu’il n’y aura pas de pertes d’emplois aussi importantes à l’avenir. Mais il précise que Migros poursuit son travail « sur l’efficacité dans différents domaines, afin que des suppressions d’emplois à plus petite échelle puissent avoir lieu. »
