Le Salon des jeux que Loto-Québec annoncera à Rimouski ce mercredi inquiète la santé publique régionale. Son directeur, D.r Sylvain Leduc tiendra son propre point de presse pour exprimer ses inquiétudes.
« Nous avons décidé, sur la base d’indicateurs et de données scientifiques déjà existantes, d’exprimer nos inquiétudes par rapport à ce projet, de le situer géographiquement. [et] socio-économique», a expliqué mardi par téléphone le porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent.
Le président-directeur général de Loto-Québec, Jean-François Bergeron, « présentera ce mercredi matin la nouvelle salle de jeux » à l’Hôtel Rimouski, a annoncé l’entreprise publique.
Ce type de salon regroupe les appareils de jeux électroniques, dont les machines à sous.
Le site visé est tout près du Palais des congrès et de l’Hôtel Rimouski, au centre-ville. C’est également près de quelque 300 logements abordables qui seront construits par le groupe montréalais Angus.
La proximité de ces deux projets, “ce ne serait pas l’idée du siècle”, a évoqué le Dr Leduc à Radio-Canada en juin dernier. Il tiendra une conférence de presse jeudi pour détailler ses inquiétudes.
«Il est normal que la Santé publique soulève certaines inquiétudes, elle l’a fait à chaque fois qu’on a ouvert un établissement et, à chaque fois, celles-ci ne se sont pas concrétisées», a réagi le porte-parole de Loto-Québec, Renaud Dugas, par courriel. «Notre établissement cible prioritairement la clientèle touristique et celle venant des congrès», a fait valoir M. Dugas.
Nous avons un excellent projet à l’Hôtel Rimouski et nous allons de l’avant.
Renaud Dugas, spokesperson for Loto-Québec
Loto-Québec a abandonné son projet de salle de jeux au centre-ville de Montréal l’an dernier, après avoir pris connaissance de l’avis de la Direction générale de la santé publique. La direction régionale a également déconseillé l’ouverture de cet établissement au Centre Bell, en partenariat avec le Groupe CH. Le projet devait avoir l’accord de la Santé publique, avait prévenu Québec.
Le projet de Rimouski est-il conditionnel à l’approbation de la Santé publique ? Le ministre des Finances, Éric Girard, n’a fait aucun commentaire mardi. « Le ministre a pleinement confiance en Loto-Québec et […] les salles de jeux et les casinos sont des modèles bien établis », a seulement répondu son bureau.
La Ville de Rimouski a modifié son zonage l’été dernier, ajoutant l’usage de « salle de jeux » à celui de « centre des congrès ».
Loto-Québec s’est engagé à retirer « la moitié » des appareils de jeux présents dans les bars du Bas-Saint-Laurent, nous a indiqué le maire de Rimouski, Guy Caron.
Les chercheurs ont constaté que dans les deux années qui ont suivi l’ouverture du salon de jeux de Trois-Rivières, les appels à la police et les demandes d’aide pour jeu pathologique n’ont pas augmenté, a également indiqué M. Caron.
« La principale raison [serait] le manque de succès qu’a connu la salle de jeux pendant la période où se sont déroulés nos travaux”, ont toutefois indiqué les chercheurs dans la revue Criminologie.