Thésaurisation de l’économie marocaine, les raisons

Thésaurisation de l’économie marocaine, les raisons
Thésaurisation de l’économie marocaine, les raisons

La thésaurisation de l’économie marocaine représente un obstacle important à la croissance du pays. En 2021, environ 21 % du PIB a été thésaurisé, malgré l’augmentation des paiements électroniques et mobiles. Les principales raisons de cette accumulation de capital sont l’épargne non bancaire et la prédominance de l’économie informelle dans le tissu économique marocain, qui freine la croissance économique. De plus, il existe une corrélation entre le secteur informel et les inégalités entre les sexes.

L’économie n’est pas une science purement cumulative ; elle est influencée par l’histoire et la dynamique du pouvoir. La Banque centrale joue un rôle crucial dans la gestion de la monnaie, qui doit rester indépendante de l’État pour éviter une utilisation politique qui pourrait conduire à l’inflation et avoir peu d’impact sur la croissance et l’emploi.

L’idée d’une banque centrale indépendante, dont la mission serait d’assurer la stabilité des prix, s’impose donc. Une dette à faible coût est souvent associée à des pressions en faveur de réformes structurelles. Il est également crucial de maintenir la domination des marchés financiers comme principal moyen de financement des besoins de l’État.

Malgré la progression des paiements électroniques, les Marocains ont tendance à accumuler leur argent sans le dépenser. Selon une étude de Bank Al-Maghrib, entre 60 % et 80 % des gros billets en circulation étaient thésaurisés en 2021, soit près de 21 % du PIB.

La Banque centrale est confrontée au défi de faire la distinction entre l’épargne de précaution et l’économie informelle. Malgré l’avènement des paiements électroniques et mobiles, la demande globale de billets et de pièces augmente considérablement.

Ce phénomène inquiétant peut s’expliquer par un recours accru à la monnaie fiduciaire comme moyen de réserve. Les banques centrales s’inquiètent des niveaux élevés de thésaurisation qui pourraient perturber la stabilité financière.

L’augmentation de la circulation de la monnaie fiduciaire est motivée par la thésaurisation. Pour estimer les liquidités thésaurisées, trois méthodes efficaces sont utilisées : la méthode du ratio, la méthode de la durée de vie et la méthode de la saisonnalité.

Le principe de base est que les coupures élevées, telles que les billets de 100 et 200 dirhams, sont principalement utilisées pour stocker de l’argent, tandis que les coupures faibles sont principalement utilisées pour les transactions. L’analyse des écarts de croissance entre les grandes et les petites coupures est réalisée à l’aide de la méthode du ratio. La méthode de la durée de vie compare la durée moyenne d’utilisation de différentes coupes. Enfin, la méthode de saisonnalité compare les structures saisonnières des grandes coupures avec un indicateur de transaction tel que le niveau de consommation.

Les experts estiment qu’entre 60% et 80% des billets de 100 et 200 dirhams en circulation en 2021 représentent environ 20% du PIB marocain. Les deux principaux facteurs expliquant ce phénomène sont l’épargne non bancaire importante dans la société marocaine et le poids du secteur informel.

La sphère économique informelle pourrait devenir un problème endémique en raison du comportement des citoyens marocains qui ancrent cette pratique illégale dans le tissu économique légal. Même si le secteur informel diminue lentement avec le développement économique, il reste hétérogène selon les régions du Royaume. Actuellement, elle représente un tiers de l’activité économique dans les pays à revenus faibles et intermédiaires comme le Maroc, contre seulement 15 % dans les pays développés.

Les principales raisons pour lesquelles certains individus et entreprises restent en dehors du système économique formel sont leur désir d’éviter les impôts et les cotisations de sécurité sociale ou leurs obligations liées aux normes et aux licences. Pour d’autres, le secteur informel constitue un filet de sécurité parce qu’ils ne possèdent pas les compétences nécessaires pour occuper un emploi formel ou parce qu’ils sont trop pauvres pour accéder aux services publics et financiers.

En effet, les entreprises informelles n’entrent pas dans l’assiette fiscale et sont généralement de petite taille, avec une faible productivité et un accès limité au financement. La conséquence est que les pays dotés d’un secteur informel très développé n’atteignent pas leur potentiel de croissance. C’est ce qui nuit à l’économie marocaine ; le secteur informel est omniprésent dans le tissu économique marocain, et constitue un frein à la croissance du pays. De même, le secteur informel est un vecteur d’inégalités entre les sexes. Il serait donc urgent de réduire l’informalité afin de promouvoir le développement économique et réduire la pauvreté dans le Royaume.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La richesse des riches à son plus haut niveau de l’histoire
NEXT On a testé pour vous la première ascension historique de la Côte des 24 Tournants, à Belbeuf