Une facture d’électricité de 94 000 euros contraint ce boulanger à fermer son commerce

Une facture d’électricité de 94 000 euros contraint ce boulanger à fermer son commerce
Une facture d’électricité de 94 000 euros contraint ce boulanger à fermer son commerce

Le boulanger David Pichot a été contraint de fermer ses sept magasins du sud de l’Alsace, dont celui de Blotzheim (Haut-Rhin). EDF, qui a coupé son électricité le 7 juin, réclame une facture impayée de 94 000 euros. Pour tenter de s’en sortir, l’artisan a lancé un appel aux dons via une collecte en ligne.

La boulangerie David de Blotzheim (Haut-Rhin) restera fermée toute la journée de ce lundi. Comme les dix jours précédents. Les clients trouvent porte fermée ici depuis le 7 juin et devant les six autres magasins des communes voisines (Bartenheim, Hégenheim, Saint-Louis, Huningue, Seppois-le-Bas, Hirsingue) qui abritent l’enseigne David Pichot.

Dans la question : une coupure d’électricité imposée par EDF qui exige une facture d’électricité de plus de 94 € 000 euros. Le montant exorbitant, que le boulanger ne peut payer, correspond à une année de facturation de 2023 à 2024. »Avant l’augmentation, nous étions aux alentours de 1 800 euros en moyenne par mois, on en est désormais à 8 000 euros», confie David Pichot à notre équipe. Des factures qui se sont accumulées, sans que le boulanger puisse les payer progressivement et sans explication de la part du fournisseur, jusqu’à atteindre cette somme hors de sa portée.

Une hausse difficilement compréhensible, qui se produit d’une année sur l’autre, et qui asphyxie encore davantage l’artisan boulanger, victime d’une conjoncture économique compliquée. “Le problème vient du covid et du manque d’activité qu’il a provoqué. Nous avons perdu 20 % de chiffre d’affaires sur deux années consécutives de 2020 à 2022 et il a fallu attendre encore six mois avant de se redresser. Nous avons alors vécu une situation géopolitique durant laquelle le prix des matières premières s’est envolé. Celui de la farine, du beurre et du chocolat a augmenté de 25 %.« Cerise sur le gâteau, c’est que des travaux devant plusieurs de ses magasins ont entravé le bon déroulement de son activité.

David Pichot fait ses comptes tandis qu’EDF lui réclame une somme impayée de 94 000 euros.

© Louis Belin, France Télévisions

Aujourd’hui l’activité est là mais le passif pèse encore trop lourd. Outre le projet de loi EDF, David Pichot doit rembourser chaque mois dette covid, un prêt garanti par l’État de 100 000 euros. Pour réduire ses coûts, elle a obtenu de ses fournisseurs une réduction des coûts des matières premières mais il est difficile d’aller plus loin. “On ne peut pas baisser le prix des produits, le client a un pouvoir d’achat en baisse et un prix de l’énergie qui augmente également. Il faut rester compétitif face aux grands magasins qui nous font beaucoup de mal.“Il n’est pas non plus question de réduire ses effectifs, il veut sauver ses 25 emplois.”Il y a des gens qui travaillent avec moi depuis plus de 14 ans, je compte sur eux, ils comptent sur moi. Nous sommes une équipe soudée mais il faut s’en sortir rapidement.

Pour en sortir et Essayer de trouver des solutions avec EDF, David Pichot a rencontré la sénatrice du Haut-Rhin, Patricia Schillinger, et la présidente de la CCI Mulhouse, Gilbert Stimpflin. Sur la base des conseils prodigués, un accord a été trouvé lui permettant de réduire dans un premier temps la facture à 30 000 euros, afin de pouvoir relancer l’activité rapidement. Pour réunir la somme, condition pour qu’EDF rétablisse le courant, David Pichot a lancé un appel aux dons via une collecte en ligne sur leetchi. Il a permis de récolter plus de 6 000 euros à ce jour. Encore loin du compte mais il n’a pas hésité à mettre la main à la poche en payant 8 000 euros.


La boulangerie de David devrait rouvrir prochainement.

© Louis Belin, France Télévisions

Un contrat plus avantageux a également été renégocié permettant une échéance de rattrapage pour régler le reste de la facture, soit environ 60 €. 000 euros. “Le nouveau contrat est passé à une moyenne de 2 100 euros par mois, on revient à la normale mais on s’étonne de ne pas avoir été conseillé plus tôt», se réjouit et s’étonne à la fois David Pichot.

Confiant, l’artisan boulanger espère rouvrir au plus vite. “Les affaires vont bien, les clients sont revenus, nous avons tous les outils pour y arriver, nous sommes motivés« . Il ne manque plus que le rétablissement de l’électricité, qui devrait intervenir rapidement.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les Français sont de plus en plus pessimistes quant à leur avenir, selon l’Insee
NEXT deux lignes partiront vers l’Espagne et le Maroc