Paris (awp/afp) – La Bourse de Paris a terminé dans le rouge vendredi, perdant 0,58%, refroidie par le ton musclé récemment adopté par la banque centrale américaine (Fed) au sujet de l’inflation aux Etats-Unis.
Le CAC 40 a perdu 42,17 points à 7.269,63 points. Jeudi, il a terminé en hausse de 1,32%, à 7.311,80 points, soit un gain de 94,97 points.
Sur une semaine, l’indice a baissé de 0,94%.
“Maintenant que les élections américaines sont derrière nous (…), les marchés ont fait une pause et se sont recentrés sur des questions plus urgentes comme le problème de l’inflation américaine”, commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier IM.
Les investisseurs sont nerveux après une intervention jeudi soir du président de la Fed, Jerome Powell, qui a semblé renforcer son discours face à la dynamique de hausse des prix aux Etats-Unis.
« L’inflation se rapproche beaucoup plus de notre objectif à long terme de 2 %, mais elle n’y est pas encore. Nous nous engageons à terminer le travail”, a-t-il assuré, mettant en garde contre “une trajectoire parfois semée d’embûches” à prévoir, lors d’une conférence à Dallas (Texas).
L’indice des prix à la consommation s’est en effet accéléré aux Etats-Unis en octobre, selon les chiffres publiés cette semaine, s’établissant à un niveau plus élevé que prévu, à 2,4% sur un an.
Quant à l’économie, elle « n’envoie pas de signaux qui nous pousseraient à nous précipiter vers une baisse des taux », a ajouté le banquier central.
Les ventes au détail, un indicateur de la consommation des ménages publié vendredi, ont grimpé de 0,4% en glissement mensuel en octobre, illustrant la vigueur de l’économie et réduisant la nécessité d’une baisse des taux.
Après ces commentaires, les marchés anticipent que la banque centrale baissera ses taux moins que prévu dans les prochains mois, ce qui pèsera sur les actions.
“L’urgence pour la Fed de baisser ses taux s’est soudainement évaporée”, résume Ipek Ozkardeskaya, pour Swissquote Bank.
Dans ce contexte, le taux à dix ans en France est resté stable, à 3,08%, au même niveau que la veille.
Son équivalent allemand, référence en Europe, atteint 2,35%, contre 2,33%, plombé par le désordre politique en Allemagne, après l’explosion de la coalition du chancelier Olaf Scholz.
Sanofi et Publicis se précipitent
Comme toutes les actions des grands groupes pharmaceutiques spécialisés dans les vaccins, le groupe français Sanofi chute en Bourse vendredi, chutant de 3,27% à 91,31 euros en raison de la probable nomination au ministère américain de la Santé de Robert F. Kennedy Jr., notoirement sceptique quant aux vaccins.
Publicis, dont Sanofi est un client important, plongeait également de 5,42% à 97,98 euros.
Vallourec grimpe
L’industriel français Vallourec (-6,36% à 16,23 euros), spécialiste des tubes en acier sans soudure, a annoncé vendredi un bénéfice net en légère baisse à 73 millions d’euros (-3,9%) au troisième trimestre, marqué par la première acquisition du groupe depuis 2016 et la fin de son plan de sauvegarde.
afp/rp