La nouvelle a choqué cette commune de 900 habitants, entre Loudéac et Carhaix. Antoine Garnier, un homme de 70 ans bien connu à Gouarec, a été tué. Son corps sans vie a été retrouvé à proximité du minigolf de la ville, le mercredi 13 novembre 2024. « De très gros moyens ont été déployés» le maire, Jérôme Lejart, l’a alors signalé. Les gendarmes, les brigades fluviales et canines, les techniciens en identification criminelle, le GIGN. »
Lire aussi : Cette commune des Côtes-d’Armor “sous le choc” après le meurtre d’un homme de 70 ans
Très vite, deux personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Ce vendredi 15 novembre 2024, l’un d’eux, Alvin Saillard, 30 ans, a été mis en examen pour meurtre et placé en détention préventive par le juge des libertés et de la détention. Le suspect s’est exprimé dans le bureau de ce dernier ce vendredi soir “dans un coup de folie” en rapport “à propos de la drogue”. «Je ne me souviens pas de tout. » Il a reconnu les faits mais pas qu’il avait eu l’intention de tuer.
«Le suspect a traîné la victime»
D’après le récit du procureur de la République, qui a requis la détention « parce que les faits sont extrêmement graves »la victime a été touchée par plusieurs coups de feu, “surtout sur le visage”. « Le suspect a traîné la victime à l’extérieur et l’a laissée sans soins, à la vue de tous, entre 8 heures et 15 heures. » «Je ne voulais pas ça, je ne m’attendais pas à ça. Je suis dépassé, c’est sérieux”dit l’homme aux cheveux courts, à la barbe vieille de quelques jours et aux tremblements évidents.
Le suspect et la victime se fréquentaient depuis plusieurs semaines. Mais ces derniers ont récemment reçu des coups au visage qui ont interpellé les habitants de Gouarec. C’est pour cette raison qu’une information judiciaire a également été ouverte contre Les téléphones saisis et les traces de sang sur les lieux du crime seront notamment analysés.
L’arrestation d’Alvin Saillard mercredi a été « difficile »selon les mots du procureur. Les négociations avec le GIGN ont été longues et le suspect, pendant un certain temps, a fait croire qu’il n’était pas à Gouarec. C’est pourtant là qu’il réside, avec son père, depuis sa récente sortie de prison.
24 entrées dans le casier
Condamné en décembre 2022 pour menaces de mort sur sa compagne et recel, l’homme, originaire de Saint-Brieuc, comptant 24 condamnations à son actif depuis 2011, principalement pour violences et trafic de stupéfiants, a été doté d’une ordonnance anti-rapprochement. Devant le juge des libertés et de la détention ce vendredi, il a également reconnu avoir consommé du cannabis “tous les jours pendant longtemps” ainsi que la cocaïne et le crack, “pendant six ou sept mois”. Mais pas d’alcool.
Ce vendredi soir il sera donc placé en détention provisoire. Les enquêtes se poursuivront. Le deuxième homme arrêté le jour du meurtre, âgé de 43 ans, n’était soupçonné que dans une affaire de drogue. En réalité, c’est lui qui a donné l’alerte en disant aux gendarmes que c’était lui qui l’avait fait. “J’ai vu un homme mort dans la salle de bain d’un de ses amis”pendant qu’il venait “livrer des stupéfiants”.
Il a été condamné ce vendredi, dans le cadre d’une comparution préalable de culpabilité (CRPC), à 24 mois d’emprisonnement, dont six mois avec sursis de deux ans, et de prison ferme. A son domicile, les gendarmes ont saisi 23,8 kg de résine de cannabis, 1,4 kg d’herbe de cannabis, 137 grammes de cocaïne et 13 comprimés d’ecstasy.
Le juge des libertés et de la détention a toutefois précisé que le rôle des deux hommes dans ce meurtre n’était pas encore clair. Il a souligné leurs déclarations fluctuantes lors des premières auditions.