l’appel des artisans du bâtiment aux candidats

l’appel des artisans du bâtiment aux candidats
l’appel des artisans du bâtiment aux candidats

Christophe Bordet / Crédit photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
13h25, le 16 juin 2024

A deux semaines du premier tour des élections législatives, les TPE du BTP craignent d’être les oubliées de la future majorité. Pour Europe 1, Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, avance ses propositions.

C’est un manifeste pour que les petites entreprises ne soient pas oubliées par la future majorité. Alors que les organisations patronales dont la CAPEB, qui représente 620 000 artisans du bâtiment, envisagent d’entendre les têtes de liste pour ces élections législatives de la semaine prochaine, Jean-Christophe Repon, le président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, met en garde contre les fausses entreprises. bonnes idées et avance ses propositions.

Ces élections législatives anticipées décidées par Emmanuel Macron sont-elles source d’inquiétude de la part des artisans ?

Pour nous, c’est un cataclysme. Nous venions d’obtenir du gouvernement la relance de Ma prime Rénov’ version simplifiée pour relancer l’activité de rénovation énergétique après une baisse de 80% des chantiers. Après cette décision et les incertitudes qui en résultent, de nombreuses personnes mettront entre parenthèses leurs projets de travail. Pour les artisans, je vous l’annonce, 2024 sera une année de récession.

Demandez-vous une simplification de la vie des TPE du bâtiment, c’est-à-dire ?

C’est ce projet de loi qui devait être discuté au Parlement début juin. Nous demandons à la majorité qui sortira des urnes de nous écouter pour qu’il y ait moins de paperasse, qu’on arrête l’empilement de règles, que l’accès au prêt garanti par l’Etat (PGE) soit simplifié. L’artisan consacre 40% de son temps à des tâches administratives, ce n’est plus possible.

Vous demandez une réduction de TVA ?

Oui, tous les travaux de rénovation doivent augmenter à 5,5% pour dynamiser le secteur et inciter les particuliers à améliorer leur logement dans le cadre de la politique de décarbonation du bâtiment. Aujourd’hui, seules certaines œuvres bénéficient de ce taux de TVA de 5,5% sous certaines conditions. Sinon, c’est 10 %, il faut tout mettre au même niveau. Jusqu’à présent, Bercy s’est opposé à cette idée, arguant qu’elle entraînerait une trop grande perte de revenus pour l’État, mais en réalité, moins de TVA signifie plus de travail et donc plus de recettes fiscales.

Vous dénoncez la concurrence déloyale, c’est à dire ?

Il s’agit souvent de travail intra-européen illégal. Des systèmes mafieux structurés autour d’entreprises de travail temporaire qui mettent à disposition des salariés d’Europe de l’Est à des prix imbattables. Le contrôle du paiement des charges sociales dans les pays d’origine est rarement effectué, il nous est donc très difficile de lutter que ce soit en termes de prix du travail ou de chantiers. Tout cela à un moment où notre part de marché diminue.

Le RN propose de geler les cotisations en échange d’une augmentation de salaire de 10 %, qu’en dites-vous ?

Impossible. D’abord parce que nos grilles salariales dans l’artisanat sont négociées territoire par territoire avec les partenaires sociaux. Et puis, nous réindexons régulièrement la rémunération de nos salariés. Enfin, aujourd’hui avec le manque de main d’œuvre, les entreprises mettent la main à la poche pour attirer les talents. Un jeune électricien peut être payé 2 500 euros brut par exemple. Nous sommes bien au-dessus du salaire minimum.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Une taxe mondiale sur les ultra-riches ? L’idée prend forme
NEXT la rénovation minimale de la Gare du Nord