«Pendant trois semaines, j’ai roulé comme dans «Le Salaire de la Peur»»

«Pendant trois semaines, j’ai roulé comme dans «Le Salaire de la Peur»»
«Pendant trois semaines, j’ai roulé comme dans «Le Salaire de la Peur»»
Remplacement des airbags défectueux sur des véhicules Citroën, dans une concession de Perpignan, le 5 juin 2024. NICOLAS PARENT / PHOTOPQR/L’INDEPENDANT/MAXPPP

Chaque propriétaire a son histoire. Mais toutes les histoires individuelles recueillies par Le monde convergents : le rappel, en France (avec demande d’immobilisation), de 250 000 véhicules Citroën C3 et DS3 équipés d’airbags potentiellement défectueux de la marque japonaise Takata a provoqué un vaste chaos.

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Des difficultés récurrentes pour s’inscrire sur la plateforme numérique mise en place par Stellantis ; des dealers débordés, inconscients ou traînant les pieds ; lettres aussi tardives qu’anxiogènes et manque de solutions alternatives et de compensations financières pour ceux qui utilisent quotidiennement leur véhicule… Les témoignages des victimes de l’opération C3, situées principalement dans le au sud du pays, sur une ligne Clermont-Ferrand – Lyon, donnent l’image de clients contraints de faire face à la nécessité inattendue d’arrêter brusquement leur voiture.

Certains s’en sortent plutôt bien, comme Marie-Clémence Balle, qui vit entre Manosque et Saint-Martin-de-Brômes, dans les Alpes-de-Haute-Provence. « Mes airbags ont été remplacés en trois semaines… Quand j’entends que, pour les autres conducteurs, le retard peut atteindre plusieurs mois, je mesure ma chance »note-t-elle.

Mais pour ce septuagénaire tonique, tout n’a pas été simple. Lorsque, le 15 mai, une lettre recommandée lui demande de « arrêtez immédiatement d’utiliser votre véhicule », Elle panique. Pouvoir utiliser sa C3 2010 est une nécessité dans ce département alpin mal desservi par les transports en commun.

« Modernisation de[u] véhicule “

La lettre du fabricant – qui commence étrangement par ” Cher Monsieur “ – précise que les airbags de sa voiture peuvent se détériorer et exposer le conducteur et les passagers à un risque « susceptible de causer des blessures graves, voire la mort ». “C’était terriblement anxiogène”, elle dit. Sans autre solution, ce commerçant à la retraite continue malgré tout de rouler. « Mais le moins possible. Pendant trois semaines j’ai roulé comme dans Le salaire de la peur. A chaque dos d’âne, j’étais terrifié »explique-t-elle en évoquant le film dans lequel Yves Montand transporte de la nitroglycérine par camion.

Comme plusieurs milliers de personnes, Marie-Clémence Balle a reçu une lettre type de deux pages signée par le « département des pièces et services » de Citroën, doté d’un QR code et d’une adresse Internet donnant accès à une page d’inscription. Là, vous devez saisir les 17 chiffres du numéro de série de votre voiture. « J’ai préféré appeler le service client et j’ai trouvé quelqu’un qui, visiblement, n’était informé de rien et m’a demandé de lui lire le contenu de ma lettre. » De nombreux utilisateurs nous racontent également ce qui se passe ensuite : une procédure numérique complexe qui se bloque sans raison et qui doit être rééditée plusieurs fois avant de réussir.

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