LA LISTE DU MATIN
Le réseau ferroviaire alsacien est considéré comme l’un des plus performants de France. Depuis Strasbourg, il suffit de quelques dizaines de minutes pour accéder à de charmantes petites villes, découvrir des musées méconnus et faire des balades exotiques au milieu des vignes.
A Wingen-sur-Moder, verre et bijoux
Le pays vallonné des Vosges du Nord a longtemps abrité des verreries, comme celle qui, à Wingen-sur-Moder, est devenue le musée Lalique, à une vingtaine de minutes à pied de la gare. D’abord établi à Paris, René Lalique (1860-1945) était un créateur de bijoux, chefs-d’œuvre audacieux reprenant les codes de l’Art nouveau. Cet aspect moins connu de son œuvre fait l’objet d’une exposition temporaire jusqu’au 3 novembre.
C’est après la Première Guerre mondiale que l’artiste arrive dans la vallée de la Moder, encouragé par l’aide à l’installation dont l’Alsace-Moselle redevient française en 1918. Artiste prolifique, Lalique transforme le verre, joue avec les couleurs et les transparences, réalise des centaines de flacons de parfum, participe à la décoration intérieure des paquebots ou des trains de luxe, tout en puisant dans un bestiaire fantaisiste, chouettes, paons, scarabées. “Il n’est pas resté statique, il est passé de l’Art Nouveau à l’Art Déco, des bijoux au verre, expérimenté de nouveaux matériaux”, explique Véronique Brumm, directrice du musée. Avec l’or et les pierres précieuses, l’artiste associe les émaux, la corne, la bakélite ou l’ivoire artificiel, la galalithe, un polymère à base de protéines de lait.
Dans les pièces au design sobre, une chose saute aux yeux : plus Lalique vieillit, plus ses pièces prennent du volume. Son fils Marc perpétue la tradition de son père en investissant dans le cristal, comme en témoigne l’immense lustre de 3 mètres de haut et pesant une tonne et demie accroché à l’entrée du musée.
Pour prendre l’air après la visite, Wingen-sur-Moder propose un « circuit des verriers » d’environ trois heures qui traverse forêts et champs. Bien que n’étant plus liée à la famille du maître verrier, l’entreprise Lalique continue de produire des objets remarquables dans une usine visible depuis le train, à gauche en revenant vers Strasbourg.
Il vous reste 56,13% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
