« Frais de service » dans un restaurant belge : c’est illégal

« Frais de service » dans un restaurant belge : c’est illégal
« Frais de service » dans un restaurant belge : c’est illégal

En Belgique, de nombreuses personnes laissent un pourboire dans le secteur de la restauration. Quelques pièces données par les clients permettent aux serveurs de joindre les deux bouts. Sauf qu’une nouvelle pratique semble émerger dans notre pays, comme dans cet établissement du centre-ville de Liège. Une pizzeria – que nous ne nommerons pas pour ne pas nuire à sa réputation – a instauré il y a quelques jours une nouvelle règle pour le moins douteuse. A la fin du ticket de caisse, juste avant le montant total, figuraient 5,40 € de « Frais de service », autrement dit « Frais de service », pour un maigre ajout de 54 €. Sans aucune information préalable sur la carte de l’établissement ou du serveur.

Information tirée du Service public fédéral (SPF) Economie, « la facturation arbitraire de ‘frais de prestation’ supplémentaires n’est pas légale », selon son porte-parole, Étienne Mignolet. « Le prix total indiqué » sur la fiche à l’intérieur de l’établissement « doit toujours inclure la TVA et tout autre supplément obligatoire ».

Même son de cloche du côté de la Fédération HoReCa Wallonie ASBL. « En Belgique, les prix s’entendent prestations comprises, aucun supplément ne peut être demandé », insiste sa responsable de la communication, Linda Di Nizio. Avant d’ajouter que « pendant la pandémie de Covid-19 et lors de la hausse des prix de l’énergie, les restaurateurs demandaient des suppléments » – mais pas des frais de service – pour compenser les surcoûts et les pertes liés au Covid-19. « Ils avaient le droit de le faire si le client était informé avant de se mettre à table et de consommer, et c’était proportionné.

Pas de ticket en anglais

“L’indication des prix ne doit pas non plus être ambiguë et doit être compréhensible pour le consommateur moyen”, ajoute le SPF Economie. Ce qui, dans ce cas-ci, ne l’est pas. Plusieurs clients assis ce jour-là ont demandé des informations au serveur. Lequel n’a pas su les aider à comprendre le reçu, avant de préciser, face aux questions de certains, « qu’il n’était pas obligatoire » de payer ces « Service Fees », rédigés… en anglais. Ce qui constitue un nouvel échec de la part du restaurateur liégeois. Car « votre ticket de caisse doit être délivré dans la langue du pays » dans lequel se trouve le restaurant, rappelle la Fédération HoReCa Wallonie. Et bien sûr, aucun reçu de TVA n’a été remis ce jour-là, le serveur s’empressant de reprendre… le reçu litigieux à chaque passage. « Les restaurateurs sont tenus de disposer d’une caisse enregistreuse certifiée, qui délivre un ticket avec des critères précis et déterminés, comme le nom de l’entreprise, le numéro de TVA, le détail des produits consommés distribués selon le taux de TVA applicable, etc. , ce n’est donc pas un ticket d’un fonds légal.

Jusqu’à 80 000 euros d’amende

Alors, que risque l’exploitant d’un établissement hôtelier ? Pour la facture arbitraire de frais de service supplémentaires, l’amende peut s’élever à 26 euros, dans la limite d’un montant maximum de 10 000 euros (à multiplier par les décimales supplémentaires, soit huit fois), soit jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires annuel total.


« Le prix de chaque plat et boisson doit être clairement indiqué »

Le SPF Economie est, comme indiqué ci-dessus, catégorique : « Le prix total indiqué doit toujours inclure la TVA et tout autre supplément obligatoire. » De quel acte. Et de rappeler, par la même occasion, que, comme le prévoit la législation en vigueur en Belgique, dans le secteur de l’hôtellerie, “le prix total des plats et des boissons doit être affiché visiblement de l’extérieur” de l’établissement. « Si nécessaire, l’affichage des prix des boissons depuis l’extérieur peut être limité aux boissons les plus représentatives de chaque catégorie. A l’intérieur de l’établissement, le prix total de chaque plat et boisson doit être indiqué.

Nous aurions aimé savoir si l’ajout de frais de service est une pratique courante ou non dans le secteur. “L’Inspection Economique du SPF Economie ne dispose pas de code statistique distinct pour ce phénomène et n’est donc pas en mesure d’indiquer si elle a déjà reçu des signalements concernant cette pratique bien particulière”, souligne le porte-parole du SPF Economie.

Il n’en reste pas moins que la Fédération HoReCa Wallonie ASBL, par la voix de sa chargée de communication, rappelle aux restaurateurs que « tout exploitant d’établissement qui souhaite avoir des informations complémentaires n’hésite pas à nous contacter ». Et cela pour éviter de risquer une amende pour, peut-être, une mauvaise interprétation de la loi de leur part. Car en Italie par exemple, une taxe de service par personne, la « couverture » (coperto), qui comprend l’entretien de la nappe, des couverts et du pain, a été instaurée – sauf à Rome qui l’interdit –.

 
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