« L’Europe reste un continent où il existe de nombreuses spécificités locales, que notre groupe sait comprendre »

« L’Europe reste un continent où il existe de nombreuses spécificités locales, que notre groupe sait comprendre »
« L’Europe reste un continent où il existe de nombreuses spécificités locales, que notre groupe sait comprendre »

C’est une nouvelle fois au centre de conférences Tour Cœur Défense, à deux pas de son siège social, que Worldline a réuni cet après-midi ses actionnaires pour une assemblée générale. Lors de la signature, nous avons collecté 92 mandats – représentant 17 528 actions – auprès des lecteurs d’Investir. 230 millions de titres avec droit de vote ont été enregistrés, tandis que Deloitte et Grant Thornton ont été nommés commissaires aux comptes.

Tandis que le président par intérim du conseil d’administration Georges Pauget souhaitait la bienvenue aux actionnaires, il a rendu hommage à son prédécesseur Bernard Bourigeaud, décédé en décembre 2023 : « Il était convaincu de l’évolution paneuropéenne et mondiale des entreprises technologiques et a mis ces ambitions au service de Worldline (…) grâce à ses profondes qualités humaines, sa vision et son sens du collectif. »

Dès le début de son discours, le directeur général Gilles Grapinet a tenu à relativiser la chute du cours de bourse ces derniers mois. Le gérant a expliqué que jusqu’au premier semestre 2021, le titre était soutenu par des évolutions favorables de la réglementation sectorielle en Europe et de la dynamique commerciale. ” Le contexte de taux bas a ensuite profité aux valeurs technologiques, le paiement en faisant partie intégrante. “, il expliqua. D’octobre 2021 à l’avertissement d’octobre 2023, Gilles Grapinet a souligné « pression baissière » affectant l’ensemble du secteur, même si le groupe a respecté les objectifs qu’il avait annoncés.

La guerre en Ukraine, associée au changement soudain des politiques monétaires, a, selon lui, fait naître des craintes sur la consommation. Le prix est ainsi passé de 65 à 20 euros à la veille du troisième trimestre 2023, » qui a été impacté par des événements spécifiques à Worldline » selon Gilles Grapinet. Reflet des changements de comportement des consommateurs, notamment en Allemagne, la révision des perspectives pour l’exercice 2023 a également mis les prix sous pression en fin d’année.

Le directeur général a indiqué que les doutes sur les capacités du groupe à mener des actions correctives ont également joué un rôle dans la baisse début 2024. » Les actions de réduction des coûts nous ont permis de commencer à rattraper notre retard, même si nous sommes conscients qu’il nous reste du travail à faire pour rattraper durablement nos pairs. », a assuré Gilles Grapinet, précisant que le chiffre d’affaires 2023 s’élève à 4,6 milliards d’euros, ce qui en fait « le plus important jamais réalisé » par le groupe.

Focus sur la restructuration

Evoquant la joint-venture que Worldline est en train de mettre en place avec le Crédit Agricole, Gilles Grapinet a indiqué qu’il mettait en place “un acteur leader sur le marché français”, le premier en termes de volumes en Europe continentale. ” Toutes les autorisations ont été obtenues, la marque CAWL a été lancée et sera pleinement opérationnelle en 2025. Elle contribuera à améliorer la croissance de notre groupe dès l’année prochaine. », a soutenu le directeur général, précisant qu’il avait déjà recruté 55 000 nouveaux traders en 2023 – dont des grands comptes comme Oracle ou Verbaudet.

Gilles Grapinet s’est concentré sur l’application du plan de restructuration Power24, qui devrait, entre autres, permettre à Worldline de regagner la confiance des investisseurs. ” L’objectif est double : à court terme, améliorer la productivité du groupe, et à moyen terme, améliorer sa compétitivité industrielle.. » Pour ce faire, le dirigeant a cité quatre piliers principaux : la transformation produit, l’optimisation technologique, la simplification organisationnelle et l’efficacité opérationnelle. Début 2024, la mise en œuvre du plan social prévoyant le départ de 8 % des effectifs dans le monde a été lancée. De quoi contribuer aux économies attendues de 200 millions d’euros par an dès cette année. Un Capital Market Day, qui se tiendra au second semestre, présentera plus en détail la stratégie.

Le directeur général a également évoqué un avantage concurrentiel de Worldline : « L’Europe reste un continent où les spécificités locales sont nombreuses, que notre groupe sait comprendre.. » Et de s’ouvrir aux perspectives : « La multiplication des solutions de paiement est une autre tendance de fond. La dématérialisation des paiements va se poursuivre, car 40 % des transactions se font encore en espèces en Europe. La disparition du cash dans un nombre important d’actions quotidiennes est en bonne voie. Les banques autres que le Crédit Agricole recherchent également des partenaires de long terme en ce sens. »

En matière de RSE, Gilles Grapinet affirme que le plan Trust 2025 avance « Comme le dit l’emploi du temps « . Le groupe s’est pour rappel engagé à réduire son empreinte carbone de 90 % d’ici 2050. Worldline a reçu la note A d’Axylia, la note AA de MSCI et même le niveau platine d’EcoVadis. Le dirigeant a plaidé pour « sobriété numérique », en incitant les développeurs à créer des solutions moins énergivores. Il a également indiqué que Worldline travaille depuis un an à mettre en œuvre la directive européenne CRSD sur le reporting extra-financier.

Prix ​​et gouvernance au cœur des échanges

En réponse aux propos d’un actionnaire déçu par la chute du cours de bourse, Georges Pauget a évoqué « un choc pour les investisseurs et un étonnement dans l’entreprise « . ” C’était la première fois que Worldline faisait l’objet d’un avertissement sur résultats, provoqué par l’environnement inflationniste et ses conséquences sur le pouvoir d’achat. », a rappelé le président par intérim du conseil d’administration, assurant que l’instance a donc travaillé à « sortir de cette zone de turbulence « .

Georges Pauget a souligné la réduction du conseil d’administration de 15 à 12 membres, afin d’assurer une gouvernance au groupe ” impeccable « . La gouvernance a été l’un des sujets d’inquiétude du marché ces derniers mois, avec notamment la présence de dirigeants de l’ancienne maison mère Atos – qui, en grande difficulté, n’a plus d’autre lien avec Worldline. Les licencier, c’est « une mesure injuste à l’encontre de leur personne, mais justifiée par l’appréciation » qu’en fait le marché, a jugé Georges Pauget, qui a voulu profiter de ce renouvellement partiel du conseil d’administration pour renforcer la diversité des expertises et la dimension internationale. Wilfried Verstraete a été élu, après le vote des résolutions, président du conseil d’administration. A noter que le Crédit Agricole, dont le partenariat avec Worldline est majeur, sera représenté au sein de cette instance par Olivier Gavalda.

L’heure du vote arrive enfin. Toutes les résolutions ont été adoptées. La rémunération ex post du directeur général (750 000 euros pour la partie fixe) a été approuvée, tout comme la rémunération ex ante (750 000 euros, l’augmentation décidée n’étant finalement pas appliquée). Si aucun dividende ne sera distribué pour l’exercice en cours, Gilles Grapinet a précisé qu’une politique de distribution de dividendes sera prochainement examinée par le conseil d’administration, une majorité d’acquisitions stratégiques ayant déjà été réalisées et l’accent étant désormais mis sur la croissance organique.

 
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