Le dollar a encore gagné du terrain face à presque toutes les principales devises mardi, accompagnant la hausse des taux obligataires, dopés par la perspective d’une présidence Trump inflationniste et protectionniste. Vers 20H50 GMT, le billet vert gagnait 0,34% face à la monnaie unique européenne, à 1,0619 dollar pour un euro. Auparavant, il s’était élevé à 1,0595 $, une première en un an.
« Les élections (américaines) ont libéré des forces qui ne sont pas encore épuisées »a commenté Marc Chandler de Bannockburn Global Forex. “La prudence suggère de ne pas prédire un pic à court terme.” Pour l’analyste, le “dollar” accompagne l’accélération des taux obligataires américains et l’augmentation des spreads de rendement avec d’autres pays ou zones monétaires. Le marché voit une nouvelle présidence Trump qui creusera le déficit et la dette, ce qui, combiné à une vague de droits de douane, renforcera l’inflation et fera monter les taux ainsi que le dollar.
Des spreads records avec d’autres devises
L’écart entre les taux des bons du Trésor américain à 2 ans et ceux de leur équivalent allemand a atteint mardi son plus haut niveau depuis près de deux ans. Comparativement au taux canadien à 10 ans, la marge est la plus importante jamais observée. Dans le cas de la Chine, on est à un souffle du record historique qui date d’avril. “Tant que ces écarts ne se stabiliseront pas, je ne vois pas le dollar s’arrêter”prévient Marc Chandler. « Le marché intègre des évolutions positives pour les Etats-Unis, mais aussi de mauvaises nouvelles ailleurs »explique l’analyste.
L’élection triomphale de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis et la vague républicaine au Congrès contrastent avec la crise politique à l’œuvre en Allemagne et les difficultés de la majorité fragile en France, insiste-t-il. « La dynamique est considérable »abonde Brad Bechtel, les Jefferies, « et une confiance à des niveaux extrêmes. Mais rien n’est encore mis en place. » par le futur gouvernement Trump, tempère l’analyste. « Donc à un moment donné, il va y avoir une correction »prévient l’analyste, car le promoteur immobilier ne prendra pas ses fonctions avant deux mois, une éternité sur le marché des changes. « Si je suis investisseur, j’ai besoin de voir ce qui est réellement appliqué avant de me lancer dans certains investissements »y compris le dollar, insiste Brad Bechtel. “Je pense que ce qui se passe actuellement est un peu prématuré.”