le projet Ultérïa recherche un repreneur pour son usine de l’Yonne

Situé dans l’Yonne, à Saint-Bris-le-Vineux, le projet Ulterïa connaît des vents contraires. L’entreprise recherche un repreneur pour l’usine Horïzons (anciennement Mobil Wood). Les difficultés économiques rencontrées pourraient entraîner plusieurs licenciements.

Le projet Ultérïa pourrait-il être en danger ? Implanté sur dix hectares de terrain à Saint-Bris-le-Vineux, dans l’Yonne, Ultérïa est un écosystème au service de la transition sociétale. Elle regroupe plusieurs entreprises engagées, une école Montessori, une ferme biologique (chèvrerie) et un organisme de recherche et de formation. Mais l’entreprise devra probablement se séparer de l’usine Mobil Wood, spécialisée dans l’aménagement de magasins en bois. Magasins bio.

La cause est la chute du marché biologique. « Cela fait deux ans qu’il traverse une crise, commente Alexis Nollet, l’un des fondateurs. Nous avons rencontré des difficultés importantes. Nous nous sommes diversifiés pour faire face à la disparition des investissements autour des filières bio. Nous recherchons un repreneur capable de reprendre l’entreprise et de relancer le projet. Je n’ai aucun doute que cela va continuer« .

Le projet est fragilisé, mais il n’y a pas d’abandon.

Alexis Nollet

co-fondateur d’Ulterïa

La construction du bâtiment qui devait abriter l’école Élise et le centre de formation doit également être abandonnée, suite à des difficultés de recrutement. Mais Alexis Nollet se veut rassurant sur l’avenir d’Ulterïa. « Le projet est fragilisé, mais il n’y a pas d’abandon. Nous sommes très optimistes quant au beau projet que nous avons, je vous rappelle que nous disposons d’un tout nouvel outil industriel. Nous avons un grand trou d’air mais les fondamentaux sont bons.

Sur les douze derniers mois, 54 % des Français déclarent avoir consommé des produits alimentaires bio au moins une fois par mois, une part en baisse de six points par rapport à 2022, selon l’Agence bio. “L’entreprise a toujours eu un projet écologique assez fort. Nous souhaitons que cela continue et je travaille dur pour trouver un acheteur, poursuit Alexis Nollet, qui se veut confiant. J.J’ai des gens intéressés, sérieux. Nous avons déjà eu des signes d’intérêt de la part des industriels pour notre savoir-faire. Il va maintenant falloir faire la part des choses pour conserver le projet le plus sérieux.»

Mais le rachat de l’usine Mobil Wood pourrait entraîner le licenciement de plusieurs salariés. «Nous privilégions le projet qui favorise le plus possible le maintien de l’emploi. Mais dire qu’il n’y aura aucun licenciement serait mentir. En fait, cela dépend principalement du projet de l’acheteur. On gardera le projet le plus sérieux qui conserve le maximum d’emplois, mais je comprends les inquiétudes des salariés. Ils sont attachés à ce grand projet. Je ne peux pas leur mentir et leur dire que tout va bien et que rien ne se passera. Mais je suis très positif quant à l’avenir de Mobil Wood”rassure Alexis Nollet.

Le début de cette aventure remonte à 2006, quand Alexis Nollet et Sébastien Becker, ingénieurs, décident de reprendre Mobil Wood, alors basée à Cravant (Yonne). Ils décident de prendre un tournant et concentrer leur activité sur l’aménagement de magasins bio. En 2015, le duo décide de se lancer dans un grand projet et celui-ci voit le jour en 2018.

L’usine Mobil Wood a été conçue sur une base cradle-to-cradle, ce qui signifie que tous les matériaux peuvent être recyclés en 30, 50 ou 100 ans. Pour cette construction, les cofondateurs ont reçu le label Bâtiment Exemplaire.