Pas de bâtiments en verre, de tours en béton de haute technologie ou de fioritures architecturales. L’entreprise Nevea est établie de manière quasi anonyme dans une ancienne maison bourgeoise, à côté du marché de Vergt. « On nous demande parfois pourquoi nous restons ici », s’amuse Xavier Burek, le président. Il faut, quelque part, être d’accord avec les habitants du village : il est difficile de croire qu’une entreprise technologique ait choisi de rester dans une ville de 1 650 âmes. «C’est un parti pris», reconnaît celui qui est aussi le fondateur de l’entreprise. Nous sommes mieux là-bas que coincés dans les embouteillages. Nous disposons de toutes les commodités en Dordogne, qui génèrent le bien-être de nos collaborateurs. »
Nevea est spécialisée dans les logiciels destinés aux centres de formation professionnelle. La plupart des clients sont privés (comme Talis, une société informatique anglaise spécialisée dans la fabrication de logiciels éducatifs), mais les centres de formation d’apprentis (CFA) sont également visés.
« Un potentiel à exploiter »
Petite démonstration depuis l’ordinateur du fondateur. Pas besoin d’installer de logiciel, il est disponible en ligne. Les managers peuvent construire une formation, une liste de devoirs, des plannings ou encore des réservations de matériel en un seul clic. « On peut aussi générer des devis, prendre des commandes, des factures… On offre une simplicité et une fluidité d’utilisation, mais c’est extrêmement complexe à construire », assure le quinquagénaire.
Les emplois vont du data scientist à l’ingénieur en passant par le développeur. Actuellement, 18 salariés travaillent pour l’entreprise. Mais il n’y en a eu que 3 en 2019. « Nous avons connu une phase de progression très rapide », poursuit Xavier Burek. Nous sommes en croissance et nous devrions être 25 en 2025. » Parce que Nevea cartonne. Son logiciel est recherché. Le premier joueur de formation de Suisse a par exemple commandé un outil spécial aux Périgourdins. « Un groupe avec un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars nous a dit : ‘Nous n’avons pas réussi à faire ce que vous faites.’ « Il n’existe pas d’équivalent sur le marché qui couvre aussi largement nos domaines d’intervention. »
Jusqu’où ira le succès ? « Nous avons du potentiel à réaliser. Notre philosophie s’articule désormais autour des acquisitions et des levées de fonds. Mais nous voulons rester ici. Et on avance pas à pas. Il est important de rester connecté à la terre. Pas question donc de déménager. « On a l’impression d’être en vacances. Il faut capitaliser sur les gens et nos recrues aiment ça ici. Tant les jeunes, dont les aspirations à une qualité de vie trouvent un écho dans notre environnement rural, que les personnes plus expérimentées.