Du point de vue du régulateur, le moment est venu de concevoir des systèmes de couverture plus inclusifs.
Assurance : Les intermédiaires d’assurance, dont le portefeuille comprend principalement la « maladie », ont discuté à Casablanca des perspectives de leur profession à la veille de la généralisation de l’AMO.
La généralisation de l’AMO a été au cœur de la 8ème rencontre des agents et courtiers d’assurance au Maroc. Cette rencontre organisée, jeudi à Casablanca, par la Fédération nationale des agents et courtiers du Maroc (FNACAM) ouvre la réflexion sur les perspectives de l’intermédiation en assurance à la veille du transfert d’1 million d’assurés à la CNSS. Un virage qui, selon les professionnels, entraînera de profondes mutations de l’activité d’assurance dans les années à venir. D’où la nécessité d’adapter les modes opératoires à cette nouvelle donne et d’innover. « La FNACAM souhaite faire des propositions concrètes au secteur pour limiter les répercussions de ce passage obligatoire à l’AMO », indique Farid Bensaid, président de la FNACAM. Dans son discours, le porte-parole des agents et courtiers d’assurance au niveau national souligne la nécessité de diversifier la profession.
Une orientation qui offrira des perspectives prometteuses pour l’avenir des intermédiaires et pourrait constituer une alternative pour compenser les pertes futures. « Ces nouveaux services renforcent notre capacité à répondre aux besoins évolutifs du marché », souligne M. Bensaid. Quant à l’Autorité de contrôle des assurances et de la sécurité sociale (ACAPS), son président Abderrahim Cheffai a souligné la nécessité de résilience dans le secteur des assurances. « Notre responsabilité collective est de maintenir un secteur de l’assurance résilient tout en créant des conditions favorables à son développement », a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « Nous travaillons avec toutes les parties prenantes pour évaluer l’impact de ce changement sur le secteur de l’assurance. L’objectif est de préparer cette réforme inévitable en proposant des solutions pour développer la complémentaire santé tout en trouvant un positionnement adéquat pour les intermédiaires d’assurance. Du point de vue du régulateur, le moment est venu de concevoir des systèmes de couverture plus inclusifs.
« À cette fin, nous pensons que l’obligation ne devrait pas être la seule solution pour promouvoir l’inclusion. Pour gagner le pari, les assureurs et les intermédiaires doivent investir davantage dans la promotion et la commercialisation de couvertures autres que l’assurance obligatoire», peut-on noter du président de l’ACAPS qui évoque parallèlement la diversification des points d’accès aux populations comme un axe clé. pour le développement de l’assurance. A noter que l’ACAPS la FNACAM et la Fédération marocaine des assurances étudient actuellement une étude stratégique dont les résultats seront dévoilés d’ici fin 2024.
L’objectif est d’explorer de nouveaux leviers pour le marché de l’assurance. Mohamed Hassan Bensalah, le président de la FMA, énumère en ce sens la nécessité de rendre obligatoire l’assurance responsabilité civile habitation. Il s’agit aussi de faire preuve de plus de créativité pour explorer de nouveaux horizons et prendre de nouveaux risques sur certaines garanties. Rappelons que cette 8ème rencontre met le Burkina Faso à l’honneur. Elle coïncide également avec la fin du mandat de l’actuel bureau de la FNACAM. Créée il y a plus de 31 ans, la Fédération bénéficie du soutien et de l’accompagnement des plus importants intermédiaires d’assurance de la région ainsi que des petites et moyennes compagnies d’assurance. C’est également la seule fédération agréée par l’ACAPS.
