(Agence Ecofin) – Depuis 10 ans, les préoccupations climatiques suscitent un intérêt croissant pour les investissements dans les énergies renouvelables. Les chiffres d’investissement attendus en 2024 marqueront une étape importante vers l’atteinte des objectifs fixés.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les investissements dans les technologies énergétiques propres atteindront 2 000 milliards de dollars cette année. C’est le double de ceux attendus dans le cas des énergies fossiles. L’essentiel de cette enveloppe sera consacré aux énergies renouvelables, aux véhicules électriques, à l’énergie nucléaire, aux réseaux de distribution, au stockage et à l’efficacité énergétique.
Il convient de noter que la croissance des investissements dans les énergies propres est soutenue par des fondamentaux économiques solides, des réductions continues des coûts et des préoccupations en matière de sécurité énergétique exacerbées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Les investissements dans les énergies propres établissent de nouveaux records, même dans des conditions économiques difficiles. Pour la première fois, les investissements combinés dans les énergies renouvelables et les réseaux électriques ont dépassé ceux dans les combustibles fossiles. Même si certains projets verts ont été ralentis par la hausse des taux d’intérêt, cela a été compensé par une diminution des pressions sur les chaînes d’approvisionnement et une baisse des prix.a commenté Fatih Birol (photo), directeur exécutif de l’AIE.
Quant aux 1 000 milliards de dollars qui seront consacrés aux énergies fossiles, ils iront principalement au charbon, au gaz et au pétrole. De plus, c’est un niveau d’investissement encore trop élevé pour respecter les objectifs climatiques décidés lors de l’accord de Paris. Les investissements dans le pétrole et le gaz augmenteront de 7 % cette année pour atteindre 570 milliards de dollars. Ils proviendront principalement des compagnies pétrolières nationales du Moyen-Orient et d’Asie.
Si l’agence se réjouit des chiffres des investissements dans les énergies renouvelables, elle s’inquiète néanmoins de la relative solidité des investissements dans les énergies propres. En effet, pour atteindre l’objectif de zéro émission nette de carbone d’ici 2025 et limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C, les dépenses en combustibles fossiles doivent être réduites de moitié. De plus, 500 milliards de dollars supplémentaires par an doivent être investis dans les énergies renouvelables.
Techniquement, l’énergie solaire concentrera la majorité des efforts des investisseurs, avec des engagements atteignant 500 milliards de dollars cette année, dépassant ceux de toutes les autres technologies de production d’électricité réunies.
La Chine représentera la plus grande part de ces investissements, avec environ 675 milliards de dollars cette année, en raison de la forte demande intérieure en énergie solaire, en batteries au lithium et en véhicules électriques. Toutefois, les investissements dans les économies émergentes et en développement restent faibles, à environ 320 milliards de dollars, soit à peine 15 % du total mondial.
Olivier de Souza
