(Ottawa) Le gouvernement du Canada a déclaré vendredi qu’il tentait d’accélérer la réalisation de l’objectif de dépenses militaires de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), mais nie en même temps que cela soit lié au prochain retour de Donald Trump. à la Maison Blanche.
Michel Saba
La Presse Canadienne
« Le Premier ministre a présenté un plan à l’OTAN et un engagement à atteindre 2 % [du PIB] d’ici 2032. Nous travaillons tous très dur pour accélérer ce processus. Mais cela ne répond pas à des pressions extérieures. C’est une pression interne », a déclaré le ministre de la Défense nationale, Bill Blair.
M. Blair a été interrogé dès son arrivée à la première réunion du Comité du Cabinet sur les relations canado-américaines, un groupe qui vient tout juste d’être ressuscité après l’élection du milliardaire républicain, sur la marge de manœuvre dont dispose Ottawa dans le cas où M. Trump exige que le calendrier soit accéléré.
Dans le passé, Donald Trump a déclaré que s’il redevenait président, les États-Unis n’offriraient pas de protection aux alliés de l’OTAN qui ne font pas leur part. La défense collective est un principe fondateur de l’Alliance atlantique.
Les 32 pays alliés de l’OTAN ont convenu de consacrer au moins 2 % de leur produit intérieur brut à la défense, mais le Canada est l’un des seuls pays à n’avoir pas présenté de plan pour atteindre cet objectif. Vingt-trois membres ont déjà atteint l’objectif ou ont déclaré qu’ils le feraient d’ici la fin de l’année. Au Canada, en 2024-2025, les dépenses militaires atteindront 1,35 % du PIB.
Lors du sommet des dirigeants de l’OTAN à Washington en juin dernier, le premier ministre Justin Trudeau – qui subissait une pression croissante de la part de ses alliés – a promis que le Canada atteindrait l’objectif de 2 %. d’ici 2032.
« Tripler » le budget de la défense
Le ministre Blair a expliqué que les Forces armées canadiennes ont besoin d’une multitude d’équipements pour remplir leurs obligations non seulement envers l’OTAN, mais aussi envers le NORAD – le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord – et en matière de défense continentale.
Il a dressé une imposante liste de courses : sous-marins de surveillance, défense aérienne et antimissile intégrée, nouveaux avions de combat, nouveaux chars et artillerie, équipements et munitions pour les forces armées.
Quelques minutes plus tard, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, n’a pas réitéré les propos de sa collègue interrogée sur le même sujet.
Elle a toutefois insisté sur le fait que le Canada va « tripler » son budget de défense, ce qui représentera « le plus gros investissement depuis des décennies ».
« Cela créera des emplois de notre côté de la frontière. Cela créera aussi, bien sûr, beaucoup d’emplois de l’autre côté de la frontière, du côté américain. Pour quoi ? Parce que nous allons acheter beaucoup d’équipements militaires fabriqués aux États-Unis », a-t-elle insisté.