De nombreux snowbirds québécois, qui se rendront en Floride dans les prochains jours, devront se serrer la ceinture cet hiver en raison des hausses importantes des frais de copropriété et des assurances combinées à la faiblesse du dollar canadien.
«Avant, c’était amusant d’aller en Floride, mais ici, on regarde l’argent», explique François Bourque, qui habite le complexe Somerset comprenant 600 condos.
Depuis la pandémie, les frais de copropriété de son immeuble ont doublé, passant de 225 $ à 450 $ US par mois, notamment en raison de la hausse marquée du coût des assurances.
“La dernière année a été très difficile”, raconte l’homme de 61 ans.
Un avis partagé par un résident du complexe très prisé des Québécois, Hawaiian Gardens, qui est situé à quelques pâtés de maisons.
«Il y en a qui auront du mal à suivre le défilé», souligne Rock Côté.
Ses frais de copropriété passeront de 477 $ à 650 $ US par mois cette année en raison du nouveau fonds de réserve qui doit être mis en place dans tous les immeubles à condos en Floride à compter du 1er janvier.est Janvier 2025.
Grâce à la mise en place du fonds de prévoyance, les frais de condo Rock Côté passeront de 477$ à 650$ par mois cette année.
Photo fournie par Rock Côté
Et à cette réalité, il faut ajouter le taux de change, qui est un frein à plusieurs niveaux, même pour ceux qui ont les poches les plus riches. Actuellement, les Québécois doivent débourser plus de 1 400 $ pour obtenir 1 000 $ US.
«Ça fait mal parce que tous les frais mensuels sont en argent américain», confirme M. Bourque. Par exemple, ceux qui louent leur condo doivent baisser leur prix de 400 $ ou 500 $ par mois pour trouver acheteur, alors qu’il n’y a pas si longtemps, nous avions une liste d’attente de 20 personnes.
C’est l’un des facteurs expliquant la baisse significative des ventes de condos à Hawaiian Gardens.
« Il n’y a eu que sept ventes en 2023-2024, alors qu’on en avait plus d’une vingtaine par an même pendant la pandémie. Les 40 % font mal aux Québécois parce que ça gonfle beaucoup le prix.»
Les snowbirds québécois devront se serrer la ceinture cet hiver.
Photo Clara Loiseau
Des sacrifices en vue
Snowbirds à qui La Revue Les personnes qui ont parlé ces derniers jours ne se cachent pas de dire que l’aspect divertissement de leur séjour sera supprimé.
« L’année dernière, j’allais au restaurant deux fois par semaine, mais je vais le réduire à une fois », explique M. Bourque. Au lieu de jouer au golf trois fois par semaine, j’y vais deux fois.
« Pour l’épicerie, je recherche des endroits à bas prix comme Presto. Je n’ai jamais fait ça auparavant.
Même son de cloche avec Rock Côté.
«Cette année, ça va être plus calme pour les restaurants», assure le retraité. Pour le golf, je prévois de jouer une fois par semaine au lieu de plusieurs parties par semaine.
Vendre au bon moment
Plusieurs Québécois ont également décidé de vendre leur propriété dans le Sunshine State au cours de la dernière année, principalement en raison de la situation économique.
« J’ai décidé de vendre parce que les coûts avaient augmenté et que j’en avais un peu marre d’avoir cette responsabilité », raconte Sylvain Robert, un entrepreneur retraité de Rouyn-Noranda.
Il estime que diverses dépenses fixes, dont les frais de copropriété et les taxes foncières, ont triplé depuis l’achat de son condo en bord de mer en 2010.
« Les impôts ont considérablement augmenté en Floride ces dernières années », ajoute-t-il.
En plus de l’augmentation des divers frais, plusieurs snowbirds voulaient s’assurer de maximiser leur profit dans leur transaction, alors que la valeur des propriétés aurait chuté de 25 % au cours de la dernière année, selon l’agent immobilier André Lauzier.
S’ils ont réalisé un profit important, c’est parce qu’ils avaient acquis un condo dans un marché favorable de la Floride et que le dollar canadien paraissait bien meilleur.
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