Le port du Havre va accueillir trois nouveaux projets industriels pour un investissement total estimé à 2,6 milliards d’euros, générant 640 emplois, a annoncé jeudi le cabinet du ministère de l’Economie et des Finances. Les trois sociétés – Livista Energy, Air Products et Qair – développeront une raffinerie de lithium, un site d’importation d’hydrogène renouvelable et un projet de production et de stockage d’hydrogène et de méthanol d’ici 2026-2029, a indiqué le ministère. “C’est la preuve que la stratégie du gouvernement visant à redynamiser certaines friches industrialo-portuaires est pertinente et convainc les investisseurs étrangers”, a-t-il déclaré.AFP le ministre français de l’Économie et des Finances, Antoine Armand.
Ces investissements s’inscrivent dans le cadre du programme France 2030 avec notamment l’aménagement de 1 500 hectares de terrains dédiés à l’industrie dans les ports de Marseille-Fos, Le Havre et Dunkerque. Le port du Havre a lancé il y a quelques mois un appel d’offres pour investir 60 hectares de terrain « labellisés terrain industriel clé en main », selon le bureau d’Antoine Armand. Les projets sélectionnés bénéficieront d’un « pré-développement », c’est-à-dire « de la réalisation de travaux préparatoires, d’évolutions de services » mais aussi d’un « accompagnement renforcé des services de l’Etat » pour, par exemple, faciliter les démarches administratives, selon la même Source. .
Le premier projet, réalisé par la société luxembourgeoise Livista Energy, dont le siège est situé boulevard Prince Henri, dans la capitale, concerne une raffinerie de lithium destinée aux batteries. Sur 27 hectares du plus grand port français, le groupe né en 2021 va installer une raffinerie de lithium destiné aux batteries, prévoyant 1,2 milliard d’investissements et la création de 300 emplois directs. Un projet qui marque « une avancée significative dans la mise en place de la supply chain européenne des véhicules électriques », souligne le groupe dans un communiqué. Elle espère ainsi contribuer à réduire la dépendance européenne vis-à-vis de l’approvisionnement en lithium en provenance d’Asie.
Le constructeur prévoit « une capacité initiale de 40 000 tonnes, qui doublera rapidement afin de fournir suffisamment de lithium pour les batteries de 1,5 million de véhicules électriques par an ». La mise en service de l’usine est prévue pour 2028.
La société américaine Air Products va mettre en place un site d’importation d’hydrogène renouvelable “pour un investissement total estimé à 1,1 milliard d’euros et 270 emplois potentiels”, selon le cabinet du ministre. L’entreprise a un accord avec TotalEnergies, qui possède une raffinerie dans le port du Havre, pour lui fournir 70 000 tonnes d’hydrogène renouvelable par an pendant 15 ans à partir de 2030.
La dernière société, Qair, est française. Elle produira et stockera de l’hydrogène et du méthanol pour le transport maritime. Il prévoit d’investir 500 millions d’euros pour 150 créations d’emplois directs. “Ces projets représentent des milliers d’emplois et d’investissements dans des industries vertes créatrices de valeur pour nos territoires”, a insisté le cabinet du ministère de l’Industrie. L’implantation de ces sites dans les ports vise également à favoriser les exportations, alors que la balance commerciale de la France est déficitaire.
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