AMS Osram anticipe un horizon bloqué et réduit ses effectifs

AMS Osram anticipe un horizon bloqué et réduit ses effectifs
AMS Osram anticipe un horizon bloqué et réduit ses effectifs

Zurich (awp) – Le géant austro-allemand des semi-conducteurs et de la photonique AMS Osram a réussi à accroître sa rentabilité au troisième trimestre. Mais face à la dégradation du secteur automobile, il a annoncé de nouvelles économies, qui concerneront plus de 500 salariés supplémentaires.

La « visibilité » est une nouvelle fois « pire », a déploré le directeur général Aldo Kamper, en marge de la publication des résultats trimestriels. Le groupe s’attend à une reprise du marché automobile, l’un de ses principaux marchés finaux, seulement au second semestre 2025.

D’ici là, le constructeur anticipe un chiffre d’affaires de 810 millions à 910 millions d’euros ainsi qu’une marge d’Ebitda ajusté de 15% à 18% à fin 2024. La direction anticipe une stagnation de la demande pour ses semi-conducteurs dans le secteur automobile, l’expliquant par « incertitudes dans la chaîne d’approvisionnement mondiale du secteur automobile ». Ces derniers jours, les nouvelles de plans sociaux se multiplient, que ce soit du côté du japonais Nissan, de l’allemand Volkswagen ou du fabricant de pneumatiques français Michelin.

La demande sur les marchés industriels et médicaux est également limitée, tandis que l’activité pour ses produits portables de consommation ainsi que dans l’horticulture connaîtra un ralentissement saisonnier.

L’entreprise s’attend ensuite à un premier trimestre 2025 “faible” avec une baisse des ventes, en raison des difficultés de l’industrie automobile, mais voit “une croissance de son portefeuille de semi-conducteurs de base pour l’ensemble de l’année”.

C’est pourquoi de nouvelles économies de coûts sont nécessaires, compte tenu de “la persistance d’une faiblesse cyclique sur les marchés clés”, selon le patron, qui entend poursuivre les investissements sur les marchés cibles des semi-conducteurs.

Le groupe a réussi à économiser 85 millions d’euros, dépassant son objectif de 75 millions d’euros d’ici fin 2024. Il vise 150 millions d’économies d’ici fin 2025 et désormais 225 millions d’ici fin 2026, soit 75 millions de plus, pour « préserver les améliorations de rentabilité dans un environnement incertain ». Plus de 500 salariés supplémentaires, qui ne travaillent pas en production, seront « concernés ». Les postes concernés sont dans les services, l’administration et la recherche, a précisé le patron.

Aldo Kamper a également dû s’exprimer sur le sort de l’usine en Malaisie, scruté par les analystes. L’intérêt pour le site existe toujours, a assuré le directeur général, ajoutant que les discussions sont en cours, mais “nous avons besoin de plus de temps pour trouver un acheteur”. Le groupe a annoncé au printemps dernier qu’il abandonnait le chantier MicroLED, qui avait nécessité un investissement de plus d’un milliard d’euros, suite à l’abandon d’un projet émanant sans doute de son gros client Apple.

Meilleure rentabilité

De juillet à fin septembre, le chiffre d’affaires d’AMS Osram a diminué de 3% à 881 millions d’euros, mais dans la fourchette que s’était fixée la société cotée zurichoise, indique jeudi un communiqué. La baisse est “entièrement imputable au segment Lampes & Systèmes”, qui représente un quart du chiffre d’affaires, tandis que l’activité semi-conducteurs stagne à 647 millions de revenus. Par rapport au trimestre précédent, le chiffre d’affaires total a augmenté de 8 %.

Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) ajusté gagne 3% à 166 millions, pour une marge correspondante de 18,8%, améliorée de 108 points de base.

Le résultat opérationnel ajusté (Ebit) a grimpé de 15% à 82 millions, pour une marge correspondante de 9,3% après 7,9% un an plus tôt. Le bénéfice net ajusté s’élève à 37 millions d’euros, en hausse de plus d’un quart. Ces résultats dépassent les prévisions du consensus AWP.

Sur la période, le cash-flow libre s’est élevé à 188 millions, contre une dépense de 70 millions un an plus tôt, “grâce à de bonnes performances opérationnelles, à des investissements en baisse et à des prépaiements clients”.

À moyen terme (2024-2027), l’activité principale des semi-conducteurs devrait croître de 6 à 10 % et la marge d’Ebitda ajusté du groupe devrait être de 20 à 24 % d’ici 2027.

Pour la Banque cantonale de Zurich, la prudence du groupe n’est pas surprenante compte tenu des difficultés du secteur automobile. Les prévisions pour la fin de l’année 2024 étant plus faibles que prévu, le marché révisera légèrement ses estimations, prédit-il. L’expert se félicite des économies plus importantes que prévu et juge raisonnables les nouvelles ambitions à moyen terme.

UBS, pour sa part, estime que les perspectives sombres devraient déjà être prises en compte dans les récentes baisses des cours des actions. Le titre devrait performer en dessous de la moyenne compte tenu du bilan. Le marché devrait cependant apprécier les nouvelles coupes budgétaires.

Les investisseurs étaient visiblement refroidis. Avant 13 heures, le titre reculait de 10,6% à 7,12 francs suisses, dans un SPI en hausse de 1,1%.

ck/ib

 
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