Les punaises de lit semblent faire leur retour dans les édifices fédéraux même si Ottawa a dépensé plus d’un demi-million de dollars entre 2017 et 2019 pour se débarrasser de ces insectes nuisibles dans ses immeubles.
Selon Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), la présence de punaises de lit dans les bureaux de la Place du Portage IV, à Gatineau, a été signalée le mois dernier.
Suite à des signalements faits la semaine dernière concernant la présence possible de punaises de lit aux 2e et 6e étages de l’édifice Place du Portage IV, ASPC Emploi et Développement social Canada (EDSC), a pris des mesures pour remédier à la situation
écrit SPAC dans une déclaration.
Parmi les mesures prises par l’organisation figurent l’installation de pièges qui ont confirmé la présence des insectes ainsi que des traitements dans les zones touchées.
Au cours des deux prochaines semaines, des inspections de suivi auront lieu pour garantir qu’aucune autre activité de punaises de lit n’est détectée.
se confie SPAC, qui qualifie la situation incidents isolés
ne représentant pas une infestation
.
“Quand on commence à les voir à l’œil nu, c’est que l’infestation est assez importante”, explique un spécialiste. (Photo d’archives)
Photo : getty images/istockphoto / John-Reynolds
Le syndicat appelle à des actions concrètes
Contactée par Radio-Canada, la Syndicat canadien de l’emploi et de l’immigration (CEIC) a indiqué par écrit qu’elle était au courant du problème.
Nos membres méritent de se sentir en sécurité au travail. Nous travaillons avec l’employeur pour nous assurer qu’il prend des mesures efficaces pour résoudre ce problème. Essentiellement, notre travail auprès de cet employeur consistera à continuer de prôner une culture de prévention des risques au travail.
soutient le président national de VÉRIFIERRubina Boucher.
Le syndicat exige une action concrète de la part d’Ottawa pour résoudre le problème.
Nous réclamons des inspections quotidiennes, l’utilisation de chiens renifleurs, une stratégie globale ciblant l’ensemble du bâtiment, un traitement généralisé et des horaires de télétravail flexibles jusqu’à ce que la situation soit résolue.
dit Mme Boucher.
Le Syndicat des services gouvernementaux a, pour sa part, préféré ne pas commenter le sujet.
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Le SEIC réclame des actions concrètes de la part d’Ottawa pour résoudre le problème. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Simon Lasalle
Une situation risquée
Pour le propriétaire de l’entreprise Axon Extermination, Steve Lemieux, ce problème est dû au retour à la vie normale depuis la pandémie.
Les punaises de lit sont des insectes qui voyagent. On a eu une accalmie cet été parce que les gens ne voyageaient plus pendant la pandémie. La COVID est terminée, les gens ont recommencé à voyager, nous avons assisté à une résurgence des infestations de punaises de lit. C’est ainsi que les punaises de lit sont revenues
il explique.
M. Lemieux estime que la situation pourrait se détériorer si rien n’est fait.
Les punaises de lit se nourrissent de sang, donc s’il n’y a pas d’autres humains à proximité, elles peuvent se déplacer d’une cabine à un autre bureau. Et c’est aussi un insecte qui va pondre trois à cinq œufs par jour et qui va se nourrir tous les trois à sept jours, c’est donc un insecte qui va se reproduire très rapidement. […] On les voit rarement, quand on commence à les voir à l’oeil nu, c’est que l’infestation est assez importante
ajoute-t-il.
L’entrepreneur conseille aux ministères concernés de prendre des mesures préventives pour éviter que certaines infestations ne s’aggravent. Cela passerait par une détection canine pour mesurer le degré d’infestation et laisserait ensuite la place à un traitement thermique et biopesticide.
Sans ce plan de prévention, Steve Lemieux craint que le problème puisse constituer un risque pour les travailleurs des services publics qui pourraient ramener les insectes dans leur environnement.