Certains pourraient être surpris d’apprendre que de nombreuses personnes partagent cette opinion. La preuve ? La salle publique de l’hôtel de ville était pleine à craquer mardi soir. Certains citoyens ont même dû s’asseoir sur les marches tandis que d’autres ont fait demi-tour faute de place.
Projet immobilier au Golf le Marthelinois, déménagement de Tandem, travaux sur le boulevard Sainte-Madeleine, les sujets qui ont motivé les citoyens à se présenter devant les élus ont été nombreux. Une polémique autour de la période des questions a même clôturé la soirée.
Ce n’est pas tout. Les cols blancs avaient concocté une petite surprise pour lever le rideau. Trompette, tambours et slogans, l’impatience des fonctionnaires s’est transformée en un vacarme animé.
La place de l’Hôtel-de-Ville était ornée de dizaines de drapeaux aux couleurs du SCFP tandis que les cols blancs de la Ville de Trois-Rivières recevaient l’appui de collègues de plusieurs autres villes telles que Laval, Québec et Saint-Laurent. -Jérôme.
« C’est une manifestation pacifique. Les membres sont fatigués. On sent beaucoup d’impatience dans les rangs», souligne Patricia Larouche, présidente du Syndicat de la fonction publique de la Ville de Trois-Rivières (SCFP 3423).
Le syndicat dit qu’il attend toujours une offre. La médiation a été prolongée. Les deux parties discutent encore, mais les cols blancs veulent des résultats. Il faut dire qu’ils sont sans convention collective depuis près de deux ans. Les démissions se succèdent, déplore Mme Larouche. Elle s’inquiète d’éventuelles interruptions de service. « Il y a une urgence. Il faut faire quelque chose. Il y a beaucoup de gens qui vont travailler ailleurs.
Une campagne publicitaire sera lancée dans les prochaines semaines par le SCFP. Peut-on s’attendre à d’autres moyens de pression ? Ce n’est pas le cas pour le moment mais… « Il y a plein de belles idées qui sont proposées, affirme Mme Larouche.
« Vous voulez bâillonner les citoyens »
Quant à la période de questions, régulière aux séances du conseil, Michel Cossette, a donné le ton en déplorant que les citoyens ne disposent que de trois minutes pour s’exprimer. Et quoi qu’il arrive, ça se termine au bout d’une heure. Si le temps manque, ceux qui espéraient donner leur point de vue sont plutôt invités à revenir lors de la prochaine séance du conseil municipal, deux semaines plus tard.
«Vous voulez bâillonner les citoyens», a déclaré M. Cossette, qui a lui-même goûté à ce médicament par le passé. “Je trouve cela très bon marché de votre part”, a-t-il ajouté en s’adressant au maire.
De plus, les citoyens doivent rédiger leur question avant le début de la séance du conseil. « C’est une manière de contrôler les questions. Il n’y a aucun doute”, estime Marc Brullemans, qui y voit “un déficit démocratique”. La séance s’est terminée avant qu’il puisse prendre le micro.
Gilles LeBlanc fait également partie de ceux qui n’ont pas pu s’exprimer mardi soir. « On ne vient pas pour s’amuser. Nous arrivons à traiter de questions importantes. Nous sommes traités comme des écoliers. Trois minutes, c’est ce que ça veut dire.
Mobilisation contre le projet Marthelinois
La plupart des citoyens venus au micro sont opposés au projet immobilier du Golf le Marthelinois. La circulation et la nappe phréatique font partie des principales préoccupations exprimées.
Claude Morand n’est pas directement concerné par le projet. Mais comme il habite à l’est du fleuve, il estime qu’il sera affecté par l’afflux supplémentaire de trafic. « Je me rends compte que s’il y a 1 250 portes de plus pour emprunter l’autoroute, ça va se bloquer. C’est déjà le brouillage.
« La Ville s’engagera-t-elle à régler les problèmes de circulation avant le changement de zonage ? a demandé Véronique Pothier. « La construction de bâtiments va-t-elle aggraver le problème ? [d’infiltrations d’eau]?», a voulu savoir Mme Côté.
Plusieurs autres questions ont été posées, notamment sur l’emphytéose du Marthelinois. Le maire Jean Lamarche a assuré que le groupe de citoyens obtiendrait des réponses lors des trois rencontres prévues dans ce dossier.
« La Ville n’a pas approuvé ce projet. Nous sommes à l’étape de préparer des rencontres avec les citoyens », a déclaré Sébastien Roy, directeur général adjoint – Urbanisme à la Ville de Trois-Rivières.
René Houle a critiqué la séance de consultation publique du 1er octobre. « Un jour, nous irons boire une bonne bière et je vous donnerai ma version de cette soirée-là », a répondu le maire. «Je suis content d’entendre ça, ça veut dire qu’il y a place à la discussion», a répondu M. Houle.
Le mot de la fin revient à un citoyen qui a proposé de créer « un beau parc » plutôt qu’un projet immobilier. “Tout le monde va être heureux.”