À l’ombre de Montréal et de Québec, les élus municipaux du Bas-Saint-Laurent continuent de se battre pour obtenir un transport collectif digne de ce nom pour leurs concitoyens. À leurs yeux, cela implique une augmentation de la taxe sur l’essence.
Réunis au sein de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL), les huit préfets des MRC du Bas-Saint-Laurent et les 10 maires de villes régionales ou de municipalités centrales ont récemment appris une « mauvaise nouvelle » du gouvernement de Québec.
Le ministre des Finances, Éric Girard, a officiellement fermé la porte à une surcharge sur l’essence (deux cents le litre). En colère, ils ont écrit au premier ministre Legault pour lui faire part de leur « surprise » et de leur « profonde déception ».
Au nom du « principe d’équité interrégionale » et de « l’intérêt collectif de la région », ils ont rappelé qu’à peine 5 % des sommes actuellement collectées par la taxe sur l’essence sont collectées par les territoires ruraux.
« Un énorme retard »
« Nos citoyens qui consomment de l’essence sont conscients que les 2 ¢ de plus le litre financeront les transports en commun utilisés par leurs adolescents pour leurs loisirs, leurs étudiants qui n’auront pas à se déplacer pour leurs études et leurs parents plus âgés qui ne conduisent plus », estime Bruno Paradis, président de TREMBSL et préfet de la MRC de La Mitis, en entrevue avec La Revue.
Affirmant que la région « a un énorme retard en transport collectif », ce dernier a rappelé plusieurs éléments qui, à ses yeux, militent pour améliorer le service : le transporteur Kéolis réduit continuellement son offre, la population vieillit, la crise du logement frappe Rimouski. en pleine force et la main-d’œuvre étrangère récemment arrivée est trop captive de la voiture.
« Nous avons fait nos devoirs en créant la Régie de transport du Bas-Saint-Laurent comme le nous le demandait le gouvernement. Là, on se retrouve avec rien», a-t-il déploré.
Pas une première
Le président de la Table régionale a rappelé qu’une augmentation de la taxe sur l’essence ne serait pas une première au Québec, puisque les régions de Montréal et de la Gaspésie en bénéficient depuis des années.
Selon lui, ajouter 2 cents le litre à la taxe sur l’essence générerait 5,2 millions de dollars récurrents par année. Cela permettrait de mieux relier les MRC entre elles et avec la Société de transport de Rimouski à l’aide de 8 minibus qui desserviront 11 circuits régionaux.
Un récent sondage de Segma Research montre que 60 % de la population de la région opte pour une augmentation de la taxe sur les carburants, contre 26 % qui choisissent l’ajout de 60 $ à la taxe d’immatriculation. Selon M. Paradis, une augmentation de la taxe d’immatriculation serait une mesure « inadéquate » qui ne répondrait pas aux besoins spécifiques de la région. Sans compter que ce serait plus compliqué à mettre en place au niveau administratif, a-t-il insisté.
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