Le sprint de fin d’année commence. Même si votre déclaration de revenus n’est attendue qu’au printemps, il y a plusieurs choses à considérer avant le 31 décembre si vous souhaitez économiser de l’argent. Ainsi, entre les dossiers à compléter au travail, le fêtes Noël à organiser et cadeaux à acheter, n’oubliez pas de trouver du temps pour vos impôts. Voici un petit guide pour vous aider.
Frais médicaux
Besoin d’une visite chez l’orthodontiste, l’ophtalmologiste ou le physiothérapeute ? Si vous vous dépêchez de prendre rendez-vous avant la fin de l’année, vous pourriez compter ces dépenses admissibles au crédit d’impôt pour frais médicaux et en maximiser les bénéfices.
«Pour avoir accès à ce crédit d’impôt, essentiellement, les coûts totaux doivent dépasser 3 % du revenu net des particuliers», souligne Vincent Fortier, directeur principal de la fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton.
Par exemple, si votre revenu net est de 50 000 $, vous devrez accumuler des dépenses d’au moins 1 500 $ cette année pour en bénéficier. Si vous n’avez pas encore tout à fait atteint ce montant, mais que vous avez d’autres dépenses prévues pour janvier, cela pourrait être une bonne idée de les avancer.
Attention : les sommes doivent avoir été décaissées sur une période de 12 mois, qui ne se termine pas forcément en décembre. «Mais les gens ont tendance à utiliser l’année civile», explique Fortier.
L’expert rappelle également qu’il faut regrouper les dépenses de toute la famille, celles des conjoints et des enfants à charge. «Et il faut s’assurer que ces dépenses n’ont pas déjà été couvertes par une assurance», ajoute M. Fortier. Si les frais n’ont été que partiellement remboursés, la partie non remboursée pourra être comptabilisée.
Vérifiez également que vos dépenses sont bien reconnues. Le crédit d’impôt pour frais médicaux est disponible aux niveaux fédéral et provincial, mais les deux niveaux de gouvernement n’ont pas tout à fait la même liste de dépenses admissibles. Par exemple, les honoraires payés pour un naturopathe ou un ostéopathe sont reconnus par Québec, mais pas par Ottawa.
Dons de bienfaisance
Vous envisagez de faire un don à une œuvre caritative ? Plutôt que de donner un peu cette année et un peu l’année prochaine, « vous feriez bien d’accumuler vos dons sur une seule année pour en tirer le meilleur parti », estime M. Fortier.
Pour rappel, lorsque vous additionnez le taux fédéral et le taux provincial, vous avez droit à un crédit de 35 % pour les premiers 200 $ de dons. Pour chaque dollar supplémentaire, le crédit passe à 53 %.
Prenons un exemple. Vous avez fait un don de 200 $ cette année et vous prévoyez faire de même l’année prochaine. Si vous faites cela, votre crédit d’impôt sera de 70 $ par année, soit 140 $ au total.
Supposons maintenant que vous dépensiez le même montant en dons, soit 400 $, mais en une seule année plutôt qu’en deux ans. Dans ce cas, votre crédit sera de 176$. Le bénéfice dont vous bénéficiez est donc plus élevé.
Attention : contrairement aux frais médicaux, la durée de calcul n’est pas flexible. Vous avez jusqu’au 31 décembre.
CELIAPP
Pour ceux qui aspirent à acheter un jour une maison, il existe le fameux compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP).
Comme dans le cas du régime enregistré d’épargne-retraite (REER), les sommes que vous déposez dans ces comptes sont soustraites de votre revenu imposable. Vos revenus diminuent donc et vous êtes moins imposé.
Mais attention : la durée de cotisation n’est pas la même pour ces deux régimes. Dans le cas du REER, vous pouvez toujours investir de l’argent pendant les 60 jours suivant la fin de l’année d’imposition. Dans le cas du CELIAPP, vous devez le faire avant le 31 décembre. Dans le cas contraire, après cette date, vos cotisations seront enregistrées dans votre déclaration d’impôt de l’année suivante.
« De plus, même si on n’a pas l’argent pour cotiser cette année, il est quand même important d’ouvrir un compte pour avoir accès au droit de cotisation annuel de 8 000 $, qui s’accumulera pour l’année suivante », précise M. Fortier.
Autre rappel, si vous êtes étudiant – vos revenus sont donc probablement faibles, et votre niveau d’imposition aussi – vous n’êtes pas obligé de déduire votre cotisation de votre revenu imposable la même année où vous avez effectué cette cotisation. Vous pourriez choisir de le déduire plus tard, lorsque vos revenus seront plus élevés.
REER et CELI
Bien sûr, vous avez encore le temps de cotiser à votre REER. En fait, vous avez jusqu’à 13 heuresest en mars prochain pour que cela soit pris en compte dans votre déclaration d’impôts 2024. «Mais c’est une bonne pratique de ne pas attendre la dernière minute pour examiner la situation et faire des ajustements», explique M. Fortier. De plus, votre comptable ou fiscaliste est probablement moins occupé en ce moment qu’il ne le sera au printemps si vous avez des questions.
Pour vous-même, vous pouvez d’ores et déjà consulter votre dernier avis de cotisation fédérale pour connaître vos droits à cotisation pour cette année et faire le point sur votre situation. « Plusieurs personnes ont plusieurs REER : dans leur compte personnel et chez l’employeur. Il faut tout regarder», dit M. Fortier.
Sur un autre point, concernant votre CELI, « il est important de rappeler que si vous effectuez un retrait au cours d’une année civile, vos droits de cotisation seront réacquis l’année suivante », ajoute l’expert. Autrement dit, si vous avez un besoin imminent de liquidités, pensez à effectuer un retrait de votre CELI — qui est libre d’impôt — avant le 31 décembre, pour récupérer vos droits de cotisation le 1er décembre.est janvier prochain. Surtout, soyez prudent, ne retirez pas de votre REER, sinon les sommes s’ajouteront à votre revenu imposable !
Gains (et pertes) en capital
Il y a eu du nouveau cette année concernant l’impôt sur les plus-values. Jusqu’à cette année, lorsqu’un particulier réalisait un gain (ou une perte) en capital, 50 % du gain en capital était imposable, tandis que 50 % de la perte en capital était déductible du gain en capital. Toutefois, depuis le 25 juin, le taux d’inclusion des gains en capital est passé de 50 % à 66,7 % pour la partie des gains qui dépasse 250 000 $ pour les particuliers. Le taux reste intact pour les gains inférieurs à ce montant.
« Si vous avez réalisé une plus-value, par exemple en vendant un immeuble, il y a des questions qui se posent. Quand avez-vous réalisé ce gain : avant ou après le 25 juin ? Votre gain est-il supérieur à 250 000 $ ? » énumère M. Fortier.
Il existe des moyens de « mitiger votre gain » si vous avez des moins-values à réaliser, ajoute l’expert. «Mais dans ce cas-là, il est préférable d’aller voir un spécialiste qui saura vous indiquer la meilleure stratégie à suivre», explique M. Fortier.