France voisine –
Fiscalité : vers un retour de la taxe d’habitation ?
Les élus réclament le retour de cette taxe utile aux finances municipales, supprimée en 2023. Le gouvernement refuse. Mais la mise en place d’une nouvelle contribution est envisagée.
Abonnez-vous maintenant et profitez de la fonction de lecture audio.
BotTalk
- La taxe d’habitation a été supprimée sur les résidences principales.
- Placés sous la pression financière du gouvernement, les élus locaux réclament sa réintroduction.
- La ministre Catherine Vautrin écarte l’idée, mais reste ouverte à « une éventuelle participation à la vie » dans une localité.
Taxe d’habitation 2, le retour ? Cette taxe sera-t-elle réintroduite en France, mais sous une autre forme, un autre nom ? La question concerne notamment les travailleurs frontaliers et les Suisses résidents en France.
Pour rappel, le taxe d’habitation a été progressivement supprimée entre 2018 et 2023. Désormais, les contribuables ne sont plus redevables de cette taxe pour leur résidence principale. Seuls ceux qui possèdent une résidence secondaire doivent encore la payer.
Cette décision est celle du Président de la République. Emmanuel Macron juge cette taxe injuste. Mais cela a été très utile aux collectivités locales pour leurs finances. En 2017, pour sa dernière année pleine, il a rapporté 22,3 milliards d’euros, dont 15,2 milliards revenant aux communes. L’État s’est engagé à compenser le manque à gagner à l’euro près.
Situation financière périlleuse
Aujourd’hui, la France se trouve dans une situation financière périlleuse. L’Etat veut réduire le déficit public à 5% du produit intérieur brut (PIB) en 2025 (qui restera néanmoins encore en dessous du maximum de 3% prévu par les règles européennes), contre 6,1% en 2024.
Pour cela, le gouvernement du savoyard Michel Barnier doit trouver 60 milliards d’euros d’économies (une somme colossale) pour le budget de l’année prochaine. Il a annoncé aux pouvoirs publics qu’ils allaient devoir se serrer la ceinture, dans le cadre de leur « participation à l’effort de redressement budgétaire ». Le chef du gouvernement a indiqué qu’il compte réduire les ressources que l’Etat leur alloue d’un montant de 5 milliards d’euros. Pour leAssociation des maires et présidents d’intercommunalité de France (AMF)le chiffre est plutôt 6,5 milliards d’euros.
Des élus locaux mécontents
L’effort est tel qu’il suscite la colère des élus locaux mécontents. Dans ce contexte, plusieurs d’entre eux réclament le rétablissement de la taxe d’habitation.
Droite, Jean-François Copé, the Les Républicains (LR) mayor of Meauximagine une taxe qui « annulerait l’existence de la taxe foncière et de l’ancienne taxe d’habitation », et qui « concernerait tout le monde sauf les plus modestes ».
Dans le même esprit, à gauche, David Guiraud, deputy La France insoumise (LFI)a déposé à l’Assemblée nationale (parlement) un amendement demandant le rétablissement de la taxe d’habitation sur les résidences principales pour les 20% des ménages les plus riches.
“Il n’y a rien de gratuit”
Des idées que le gouvernement rejette. Dans un récent interview given to “Parisien”le Ministre du Partenariat avec les Territoires et de la Décentralisation, Catherine Vautrinassure qu’« il n’y aura pas de retour de taxe d’habitation » pour les résidences principales.
Cependant, le responsable estime qu’« il faut réfléchir à une éventuelle participation à la vie en ville ou au village. Il n’y a rien de gratuit. « Sans recréer une forme de taxe d’habitation, rendre chacun responsable de l’importance du coût me semble correspondre à une exigence dont on ne peut se passer », estime-t-elle. Et de juger « pas ridicule » le titre « contribution citoyenne au service public », proposé par l’AMF. À suivre…
« Sauter la frontière »
Actualités, bons conseils et idées de sorties. Avec Saute-Frontière, retrouvez chaque semaine tout ce dont vous avez besoin pour bien vivre dans le Grand Genève.
Autres bulletins d’information
Se connecter
Fabrice Breithaupt est journaliste et secrétaire de rédaction. Il s’occupe des questions transfrontalières franco-suisse, mais aussi de l’immobilier, de l’emploi et de la formation. Il est journaliste de relations publiques depuis 1995 (radio, puis presse écrite).Plus d’informations
Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.
3 commentaires