Comment expliquer que le secteur se porte si mal alors que les Belges dépensent davantage ? Une explication peut être trouvée dans le profil des clients ainsi que dans la répartition des dépenses belges.
“Sur la route”
Pour comprendre ces chiffres, vous devez savoir ce que vous calculez. Avec un montant de 2 828 euros dépensés en restauration et en hôtellerie, le terme restaurant a un sens bien plus large qu’on ne le pense. Cela inclut en effet les restaurants traditionnels et haut de gamme, mais aussi les friteries, les kebabs et autres petits magasins destinés à la vente à emporter ou à la livraison.
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C’est avec cette dernière nuance que ce montant peut s’expliquer. Les Pays-Bas ont un terme pour cela : ontkoking (ou « de-kitchen », littéralement). Concrètement, cela signifie que les gens sont de plus en plus enclins à se tourner vers des repas rapides, consommés sur place ou commandés en livraison (avec Uber, Deliveroo, Takeaway et autres plateformes) plutôt que de cuisiner eux-mêmes un plat.
De manière générale, cette tendance permettrait de gagner du temps et de libérer une certaine charge mentale de devoir réfléchir systématiquement à une idée de plat. Ajoutez à cela que les plats proposés sur ces plateformes ne sont plus systématiquement des plats considérés comme gras, des alternatives plus saines étant proposées grâce à une offre de plus en plus diversifiée.
Un phénomène que l’on retrouve surtout chez la jeune génération. En effet, parmi la génération Z et les « millennials » (ou « Millenials », c’est à dire avant 35 ans), 20 % d’entre eux ont chaque semaine un contact avec un restaurant, que ce soit via une plateforme ou en se rendant au restaurant. la petite boutique ou kebab au coin de la rue. Parmi la population belge la plus âgée, celle des « baby-boomers », seuls 6% vont au restaurant. Une nette différence entre les générations.
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En comprenant cette nuance, on peut en déduire que le fait que les Belges dépensent davantage dans l’Horeca ne signifie pas forcément que le secteur se porte bien. Entre inflation galopante depuis plusieurs années et montée en puissance des plats à emporter, le secteur Horeca devrait se réinventer.